En tournée sur le continent africain, la secrétaire d'État américaine doit rencontrer aujourd'hui le président somalien Cheikh Charif Ahmed à Nairobi, au Kenya. Au centre des discussions : la guerre civile et la coopération militaire.
Reuters - La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton devrait rencontrer jeudi le président somalien Cheikh Charif Ahmed et apporter le soutien de Washington à son gouvernement dans sa lutte contre les insurgés islamistes.
En marge d’une conférence sur le commerce entre les Etats-Unis et l’Afrique, Hillary Clinton a déclaré mercredi qu’elle discuterait avec le président somalien des moyens de stabiliser son pays, considéré par les services occidentaux de renseignement comme un refuge pour les islamistes.
« Nous savons que nous sommes confrontés à un conflit très difficile, et nous savons aussi que la présence d’Al Chabaab et d’éléments terroristes en Somalie pose une menace », a-t-elle dit à la presse.
« C’est une menace pour le Kenya, une menace pour la stabilité de l’Afrique et au-delà. Donc, c’est une région dans laquelle nous allons oeuvrer encore plus étroitement ensemble », a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis ont déjà offert un soutien militaire au gouvernement somalien, qui s’est matérialisé au cours des derniers mois par l’envoi de plus de 40 tonnes d’équipements militaires et d’armes.
Les autorités de Mogadiscio font face à une violente insurrection, menée notamment par le mouvement Al Chabaab, qui passe pour être un allié d’Al Qaïda et contrôle d’importantes parties du pays.
Lors de son entretien avec Cheikh Charif Ahmed, qu’elle verra à Nairobi, la chef de la diplomatie américaine devrait promettre davantage d’aide, notamment des livraisons d’armes déjà prévues, a dit un haut responsable qui l’accompagne dans sa tournée en Afrique.
L’administration Obama exclut en revanche d’envoyer des troupes en Somalie, où les Etats-Unis avaient subi un cuisant échec lors de leur dernière intervention, sous la présidence de Bill Clinton.
Lors d’une bataille restée célèbre et qui a inspiré le film « La Chute du Faucon noir », 18 soldats américains avaient été tués à Mogadiscio en octobre 1993. L’incident avait provoqué le début des opérations de retrait d’une force de maintien de la paix de l’Onu et des Etats-Unis.
Un vif débat agite encore l’administration Obama sur la façon de gérer la crise en Somalie et sur la pertinence du soutien à Cheikh Charif Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.
Le processus politique supervisé par l’Onu qui a conduit Ahmed à la présidence constitue la 15e tentative de doter la Somalie d’un gouvernement stable depuis 1991.