Une vague de froid arrive, dimanche, sur la moitié nord de la France, qui devrait vivre plusieurs jours de températures glaciales accompagnées de vent. Plus de 3 100 places d'hébergement supplémentaires ont été instaurées pour les sans-abri.
Jusqu'à -18°C en ressenti : un froid venu de Sibérie gagne la France, dimanche 25 février, avec des températures loin des records hivernaux mais qui mettent en danger les plus vulnérables, comme les sans-abri.
Phénomène connu sous le nom de "Moscou-Paris", des masses d'air froid intenses venues de Sibérie vont arriver sur l'Est dimanche après-midi, avant de se propager au reste du pays qui devrait vivre entre lundi et mercredi les journées les plus froides de cet hiver. De lundi à mercredi, Météo France prévoit ainsi des minimales de -6°C à -10°C sur une grande moitié est (hors Méditerranée, entre 0°C et -4°C) et de -2°C et -6°C sur l'ouest, des températures inhabituelles aussi tard dans la saison.
En raison d'un vent soutenu, avec des rafales entre 40 et 60 km/h, les températures ressenties descendront bien plus bas : entre -12°C et -18°C, voire -25°C en montagne. La température ressentie, ou "indice de refroidissement éolien", dépend de la vitesse du vent, qui vient balayer en permanence la couche isolante d'air chaud que le corps fabrique à la surface de la peau.
Plan "grand froid" dans 37 départements
Cet épisode de froid a poussé les autorités à déclencher dans 37 départements le plan "grand froid", avec plus de 3 100 places temporaires d'hébergement supplémentaires pour les sans-abri, dont quelque 1 250 à Paris.
L'hiver a été particulièrement difficile pour les SDF dans la capitale avec la crue de la Seine, la neige et enfin ce froid, note Florence Pouyol, directrice générale du centre d'action sociale de la Ville de Paris, interrogée par l’AFP. Mais on ne baisse pas les bras [...] on ne peut pas laisser les personnes à la rue." Un homme de 62 ans qui vivait dans une cabane dans les bois dans les Yvelines a été retrouvé mort vendredi, un décès dû en partie au froid, selon la gendarmerie.
Mais les sans-abri ne sont pas la seule population à risque. Les autorités sanitaires conseillent ainsi de garder nourrissons et personnes âgées à l'intérieur. Pour les autres, il vaut mieux limiter les efforts physiques et bien se couvrir pour éviter gelures, hypothermie, et aggravation d'éventuels risques cardio-vasculaires. Et "contrairement aux idées reçues, la consommation d'alcool ne réchauffe pas", insiste la Direction générale de la santé, qui met aussi en garde contre les intoxications au monoxyde de carbone.
Pic de pollution
Quant à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), elle appelle chacun à limiter sa consommation d'électricité, surtout entre 18h et 20h, soulignant sur Twitter que la production d'électricité lors des pics de froid est "la plus carbonée", avec les moyens de production "les plus polluants et les plus chers". EDF a toutefois indiqué n'avoir "pas d'alerte particulière sur le réseau", contrairement à l'an dernier.
Après un mois de janvier historiquement doux, et un début février neigeux, cet épisode de froid, qui serait banal en plein cœur de l'hiver, est notable en raison de sa date. La France n'a ainsi pas connu un tel froid tardif depuis fin février-début mars 2005.
Sur la grande moitié nord, la "vague de froid" pourrait durer jusqu'à la fin de la semaine, mais le Sud devrait vivre un simple "coup de froid", intense mais plus bref, avec un redoux attendu dès mercredi, accompagné de chutes de neige qui pourraient remonter vers le nord jeudi.
Avec AFP