La révision de la Constitution, voulue par le président Tandja, serait en passe d'être adoptée, selon les résultats partiels annoncés par les autorités. La participation serait de 45 % dans les villes et de 90 % dans les campagnes.
Au lendemain du référendum constitutionnel, le dépouillement se poursuit dans la capitale du Niger. D’après un responsable de la commission électorale nigérienne interrogé par notre envoyée spéciale Melissa Bell, le taux de participation avoisinerait 45% dans les villes, et 80% dans les campagnes. Les autorités avancent même une participation allant jusqu'à 90% dans les zones rurales.
Le leader de l’opposition, qui avait appelé au boycott du scrutin, évoquait pourtant une "abstention massive" après la fermeture des bureaux de vote, mardi soir.
"C’est ridicule, la participation n’a même pas atteint 7%", affirme à l’AFP Marou Amadou, membre du Front pour la défense de la démocratie (FDD) et opposé à un éventuel amendement de la Constitution.
"Ca va être très difficile de démêler le vrai du faux dans ces accusations. Il n’y avait aucun observateur international", rapporte Melissa Bell.
Selon les médias locaux, le "oui" l’emporte massivement après le dépouillement des bulletins de 200 bureaux de vote, sur les 19 000 que compte le pays.
Les Nigériens étaient appelés aux urnes mardi, pour se prononcer sur une modification de la Constitution – très controversée – , qui permettrait au président en place, Mamadou Tandja, de prolonger son mandat de trois ans et de se porter candidat à un nombre illimité d’élections présidentielles.
L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandat que le président peut effectuer. Le deuxième quinquennat de Mamadou Tandja prend officiellement fin en décembre 2009.
Le président Tandja avait dissous, en mai et juin, la Cour constitutionnelle et le Parlement, défavorables à l’organisation de ce référendum. Le 27 juin, il a décrété l’état d’urgence et s’est arrogé des pouvoirs exceptionnels pour gouverner seul, par ordonnances et décrets.
Le référendum s’est déroulé malgré les grèves, les accusations de "coup d’État" de l’opposition et les condamnations de la communauté internationale.
Les forces de l’ordre et des opposants se sont affrontés mardi, pendant la tenue du scrutin. La police a dispersé à coup de bombes lacrymogènes les opposants qui tentaient de bloquer les accès aux bureaux de vote.