Très remonté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a interpellé dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères lors de la Conférence sur la sécurité de Munich. "Ne testez pas la détermination d'Israël", a-t-il lancé.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a mis en garde l'Iran contre toute agression, dimanche 18 février, en brandissant un fragment présenté comme un morceau d'un drone provenant de Syrie, abattu la semaine dernière au-dessus du territoire israélien.
"M. Zarif [Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, NDLR], reconnaissez- vous [ce fragment de drone] ? Vous devriez, c'est le vôtre. […] Ne testez pas la détermination d'Israël !" a-t-il lancé depuis la tribune de la Conférence sur la sécurité de Munich.
L'intéressé, aussi présent à Munich mais qui n'a pas été témoin directement de la scène, a répondu peu après en dénonçant un "cirque caricatural" et en accusant Israël de mener "une politique d'agression, de représailles massives contre ses voisins".
Benjamin Netanyahou a également menacé des forces pro-iraniennes comme le Hezbollah au Liban. Ce à quoi le ministre libanais de la Défense, Yacoub Riad Sarraf, a rétorqué : "Nous nous défendrons, nous aussi avons des gens prêts à mourir pour leur pays".
Israël affirme avoir abattu le drone en question au-dessus de son territoire. En représailles, l'armée de l'air israélienne a détruit la base d'où le drone serait parti en Syrie. Un F-16 israélien a cependant été abattu au cours de l'opération, une première depuis 1982, entraînant des raids contre des cibles syriennes et iraniennes présumées en Syrie.
Craintes quant à une escalade du conflit
Cette première confrontation ouvertement déclarée entre Israël et l'Iran sur la scène syrienne laisse craindre une escalade du conflit, même si jusqu'ici les deux pays semblent vouloir éviter la guerre ouverte.
Dans "un peu plus d'une décennie", Téhéran disposera de l'arme atomique, a par ailleurs estimé Benjamin Netanyahou, qui a fait un parallèle entre l'accord sur le nucléaire iranien négocié avec les grandes puissances et celui de Munich de 1938, signé pour apaiser Adolf Hitler.
"Il (Benyamin Nataynahou) a envoyé un message très clair en affirmant qu’Israël était prêt à frapper non seulement les intérêts iraniens en Syrie mais aussi l’Iran lui-même, si nécessaire, a analysé Marc Perelman, l’envoyé spécial de France 24 à Munich. Il n’a abordé d’autres sujets, comme la question palestinienne, qu’à la toute fin des questions, donc il était venu avec un seul message à marteler : ‘attention à l’Iran’".
Avec AFP