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Google veut former 1 000 start-up en France pour partir à l'assaut du marché du numérique

Pour accompagner le virage numérique en France, le géant de la tech veut s'imposer comme acteur de la formation professionnelle du secteur. Une communication bien rodée qui lui permet de se présenter comme acteur de la vie publique.

C'est un marché porteur. À l'horizon 2025, le numérique pourrait gagner 10 % de PIB. Pour se placer en grand héraut de cette mutation économique, les géants de la tech n'hésitent plus à se présenter comme acteurs de l'accompagnement professionnel. C'est le cas de Google France, qui annonce que la formation aux compétences numériques sera sa priorité absolue en 2018. 

"Parce que les start-up sont des acteurs clés du tissu économique français que nous accompagnons depuis plusieurs années, nous avons décidé d’accélérer nos programmes et de former 1 000 start-up d'ici la fin de l'année", annonce Google France dans un communiqué. À Paris, le projet trouvera sa base-arrière à Station F, "le plus grand incubateur de start-up au monde" comme aime à le rappeler son fondateur Xavier Niel.

"Google n'a pas encore 20 ans. On a encore cet ADN de start-up"

"Google n'a pas encore 20 ans. On a encore cet ADN de start-up. On se souvient encore des après-midis à aller chercher des meubles chez Ikea parce qu'on était en train de grossir", se remémore Sébastien Missoffe, directeur général de Google France, au micro de la Station F ce jeudi, à l'occasion du lancement du programme auquel Mashable FR a assisté. Partout en France, des sessions de cours de compétences numériques seront organisées dans différents "ateliers numériques", comme la multinationale américaine les appelle déjà. "C'est une immense fierté de travailler avec ce nouveau partenaire", s'est également enthousiasmé Xavier Niel au même micro.

S'engager en faveur du tissu économique français pour se racheter une réputation

Pour Sébastien Missoffe, l'accélération de la transformation numérique a besoin de lieux comme Station F, ce "catalyseur d'optimisme". Et de géants tels que Google, pour faire des paris sur l'avenir. "C'est la première fois que l'on s'engage sur un dispositif de formation aussi pérenne", se réjouit François Bracq, responsable des relations avec les start-up chez Google. Il énumère : "On veut former un total de 5 000 personnes. Chez Station F, on aura un espace de formation de 30 places avec des workshops proposés tous les jours, un espace démo ainsi qu'un espace rencontres pour que les start-up puissent discuter entre elles. Le tout sera chapoté par Julien et Mehdi", reconnaissables à leur badge "coach Google". Leur rôle sera d'accueillir les apprentis entrepreneurs et les suivre au quotidien.

On distintigue trois stades de maturité : "START, GROW et SCALE"

Grâce à une plateforme mise en ligne bientôt (ou via l'adresse e-mail "startgrowscale at google point com"), n'importe qui pourra proposer sa candidature à Google France. "Le programme est ouvert à différents stades de maturité de start-up. Avec START, on apprend à définir son produit. Avec GROW, le produit est construit et on cherche à le mettre en adéquation avec le marché. Avec SCALE, on internationalise", explique François Bracq. Outils cloud, solutions de paiement, création de marque notamment sur des plateformes comme YouTube, connaissance des marchés domestiques, parcours client, stratégie AdWords... Google promet de mettre son expertise à disposition des jeunes entreprises sélectionnées.

Entre son optimisation fiscale et l'enquête européenne pour abus de position dominante, le géant californien cherche aujourd'hui à se racheter une conduite en communiquant sur son engagement en faveur du tissu économique tricolore. Mais l'accompagnement de start-up, ainsi que leur rachat, marchent bien sûr main dans la main avec la stratégie tentaculaire de Google qui s'assure ainsi une place au soleil de l'innovation. C'est ce vent de romance qui pousse les start-up et les grands groupes à s'enlacer comme on vous en parlait déjà ici.

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