, envoyé spécial à Madrid – Premier grand moment de la saison pour le PSG, qui se déplace à Madrid à l'occasion du premier acte d'une double confrontation face au Real. En jeu : une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions… et même plus encore.
Même le taciturne Zinedine Zidane ne s'en cache pas. Mercredi soir, avant le coup d'envoi d'un Real Madrid - Paris Saint-Germain crucial à bien des égards, "il y aura un peu plus de pression que d'habitude", reconnaît sans sourciller l'entraîneur madrilène. Le Real, qui reçoit le PSG en huitième de finale aller de la Ligue des champions, entame un diptyque fondamental. Largué en championnat espagnol, sorti en Coupe du Roi, le club merengue n'a plus que la C1 pour sauver sa saison.
En Liga, l'humiliation dure depuis plusieurs mois maintenant. Rarement la "maison blanche" n'a figuré aussi loin des cimes du classement. Quatrième derrière Valence – avec toutefois un match de plus à jouer – les coéquipiers de Cristiano Ronaldo accusent un retard 17 unités sur le Barça, rival historique et leader incontestable cette saison.
La Coupe du Roi aurait pu être une respiration pour ce Real Madrid en crise… elle n'a fait qu'entamer un peu plus la crédibilité de Zidane, son staff et son effectif. Ultra-favoris, les Madrilènes ont été éjectés dès les quarts de finale par Leganés (0-1, 2-1), gâchant une nouvelle munition à la stupeur générale.
C'est un fait : pour le Real Madrid, cette C1 est celle de la dernière chance si le club veut rafler un trophée majeur en 2018. Bête blessée après avoir connue deux saisons très fastes, le monument merengue n'a toutefois rien d'une ruine, en témoigne la correction infligée à la Real Sociedad le week-end dernier (5-2), avec un triplé de Cristiano Ronaldo. Madrid, depuis quelques mois, est plutôt sur courant alternatif, et il s'agira pour le PSG de profiter de ces irrégularités pour faire douter un collectif qui voit poindre une inévitable fin de cycle.
Paris veut effacer la terrible "remontada" du Barça
Côté parisien, en revanche, tous les voyants sont au vert. En France, jamais le club de la capitale n'a semblé si seul au monde. Douze points d'avance en Ligue 1, une moyenne de buts marqués supérieure à trois par match, et une équipe quasiment au complet puisque parmi les cadres, seul le milieu de terrain Thiago Motta manquera à l'appel mercredi soir.
Surtout, depuis l'incroyable désillusion face au Barça au même stade de la compétition en 2017 (4-0, 1-6), le PSG a mûri et s'est indéniablement renforcé en ajoutant à son effectif l'insaisissable Neymar. Les hommes d'Unai Emery, qui figuraient déjà parmi les favoris de la C1 l'an passé, font désormais figure d'épouvantail du football européen.
Seul bémol côté parisien, l'incapacité de ce collectif à convaincre hors de ses bases. Cette saison, la défaite cuisante sur la pelouse du Bayern Munich (1-3) a ravivé quelques plaies, sans toutefois remettre en question le statut de favori du porte-étendard du football français en Ligue des champions.
Reste que face au Real Madrid, double tenant du titre, se positionner en tant que favori relève presque du crime de lèse-majesté. D'autant que de part et d'autre, pléiade de stars peuvent faire basculer le match à n'importe quel moment : d'un côté, la "MCN" parisienne, composée de Mbappé, Cavani et Neymar, et de l'autre, la désormais traditionnelle "BBC" de Bale, Benzema et Cristiano [Ronaldo].
Six stars qui tiendront l'espace d'une double confrontation le sort de leurs coachs respectifs entre leurs mains. Car, quel que soit le résultat de ce huitième de finale, le perdant aura fort à faire pour sauver sa place. Pour Zidane, il s'agirait là d'un véritable coup d'arrêt après deux saisons passées au firmament, et sa place serait clairement remise en cause. Quant à Emery, que beaucoup se plaisent à voir en maillon faible du projet parisien, un nouvel échec précoce en C1 pourrait aussi signifier la fin de l'aventure.
Le PSG, qui s'est longtemps caché derrière son manque d'expérience au plus haut niveau, doit désormais franchir un cap. Et de l'aveu même des dirigeants du club, cette confrontation avec le club le plus titré sur la scène européenne a tout du révélateur idéal.
#REALPSG Unai Emery : "On fait le maximum pour continuer à grandir, et ce match contre le Real Madrid est une belle opportunité." pic.twitter.com/G8XKoENLAp
ⓎⒶⓃⓃ ⒷⓤⓧⒺⒹⒶ (@y_bux) 13 février 2018