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Le "oui" l'emporterait largement au référendum

Selon notre envoyée spéciale, un "oui massif" se dessine alors que le dépouillement du scrutin sur l'amendement de la Constitution est en cours. Selon une estimation non officielle, entre 70 et 80% des voix sont favorables à ce changement.

AFP - Entre "40 et 90%" des Nigériens ont voté lors du référendum très controversé organisé pour permettre au président Mamadou Tandja de rester au pouvoir, a assuré mercredi la Commission électorale, le taux de participation constituant un des principaux enjeux du scrutin.

Sans surprise, les premières tendances disponibles au lendemain de la consultation donnaient le "oui" très largement gagnant.

Alors que l'opposition avait appelé à boycotter le référendum, la mobil&isation des Nigériens semble avoir été faible en ville, notamment à Niamey comme a pu le constater la presse, mais elle aurait été compensée par un vote massif dans les zones rurales.

Le taux de participation se situe entre "40% et 90%" des six millions de Nigériens appelés aux urnes, a affirmé mercredi le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Moumouni Hamidou.

La Céni a communiqué dans la matinée des résultats portant sur environ 200 des 19.000 bureaux de vote du pays.

L'opposition, qui dénonce depuis des semaines un "coup d'Etat" électoral du président, avait appelé à boycotter la consultation, qui a été en outre marquée par quelques heurts suivis d'arrestations, selon des sources concordantes.

Mamadou Tandja, 71 ans, doit normalement se retirer en décembre à la fin de son deuxième quinquennat successif.

La nouvelle Constitution soumise au référendum prolonge son mandat actuel de trois ans et lui permet de se représenter autant de fois qu'il le souhaite. Le texte prévoit aussi une plus importante concentration des pouvoirs entre les mains du président.

Après avoir dissous le parlement puis la Cour constitutionnelle qui jugeait ce référendum illégal, M. Tandja gouverne seul par décrets et ordonnances grâce aux "pouvoirs exceptionnels" qu'il s'est arrogés.

La France, ancienne puissance coloniale du Niger -troisième producteur mondial d'uranium-, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et a rappelé mardi la menace de l'Union européenne d'interrompre les aides financières.