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"Le bonheur (chinois) est dans le pré (français)"

Au menu de cette revue de presse française du lundi 12 février : la montée des tensions au Proche-Orient, où l’Iran et Israël s’affrontent via la Syrie, le difficile travail des démineurs à Benghazi en Libye, le procès en appel de Jérôme Cahuzac, les appétits chinois en matière agricole et la médaille d’or de la Française Perrine Laffont à Pyongchang.

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À la une de la presse française ce matin, la montée des tensions au Proche-Orient, après l’incursion en Israël d’un drone attribué à l’Iran, puis la destruction d’un F16 de Tsahal par la Syrie.

Libération s’inquiète du déclenchement d’un l’«engrenage » redouté par tous : l’entrée d’Israël dans «l’inextricable conflit syrien», un «crash test» réunissant «tous les ingrédients de l’escalade militaire» avec, en Syrie, un Bachar El Assad qui aurait «repris de l’assurance» après être «sorti indemne de la boucherie en cours» ; en Iran, des autorités qui auraient «tout intérêt à resserrer les rangs de la population contre l’ennemi israélien après les débuts de révolte intérieure» et enfin, en Israël, un Benyamin Nétanyahou «fragilisé par une série d’affaires» qui pourrait «être tenté de profiter de la crise pour faire diversion». «Personne n’a intérêt à l’escalade, mais chacun a le doigt sur la gâchette», résume Bruno Tertrais. Interrogé par Libération, ce chercheur perçoit l’épisode actuel comme «un test des capacités russes à jouer les arbitres entre la Syrie et Israël d’une part, et sur l’échiquier intérieur syrien, entre l’Iran et les militaires syriens d’autre part». On retrouve les dirigeants russe, israélien, syrien, iranien, mais aussi turc dans un dessin de Willem pour Libération, qui les montre s’affrontant sur les ruines d’une Syrie où le groupe État islamique est en voie de disparition.

L’organisation jihadiste a aussi été chassée de Benghazi, en Libye, où les civils reviennent peu à peu. Libération, toujours, revient sur le difficile travail des démineurs chargés de désamorcer les innombrables pièges explosifs laissés derrière eux par les jihadistes. Des opérations menées avec «des moyens dérisoires», de simples couteaux, des cutters et des petites pinces, selon Libé. La faute à l’embargo militaire, le matériel de déminage étant considéré comme du matériel de guerre, d’après Abdusalam Mismari. Un membre des groupes conduits par le maréchal Khalifa Haftar, qui se sont proclamés «armée nationale libyenne», raconte comment les combattants du groupe État islamique «ont miné une seconde fois des objets déjà minés», ce qui accroît encore le danger. «On sonde avec nos yeux, notre expérience et l’aide de Dieu», déclare Mismari, qui dit associer ce travail de déminage à «une mission suicide».

En France, il est beaucoup question de l’ouverture, aujourd’hui, du procès de Jérôme Cahuzac, condamné pour évasion fiscale. «Les yeux dans les yeux», l’ancien ministre du Budget, «chevalier blanc de l’impôt», pris la main dans le pot de confiture, va devoir s’expliquer une nouvelle fois devant les juges, qui l’ont condamné en première instance à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Une affaire qui a amené le fisc à changer de stratégie contre les fraudeurs, et poussé les pouvoirs publics à renforcer les moyens de la lutte antifraude, selon Le Parisien, qui rappelle que «rien n’est acquis dans cette drôle de guerre où les tricheurs déploient des trésors d’ingéniosité, souvent légaux, pour profiter des failles de la coopération internationale en matière fiscale», et estime que «seule une harmonisation planétaire des règles bancaires permettrait une victoire définitive».

Toujours dans cette rubrique «mondialisation», Le Figaro revient sur l’appétit de la Chine pour l’agriculture française. Le journal s’est penché sur le rachat discret de terres agricoles dans le canton de Chevagnes, dans le département de l’Allier, dans le centre de la France, par un homme d’affaires chinois. Une opération semblable à plusieurs autres, selon Le Figaro, qui raconte que ces rachats relancent «le débat sur la souveraineté alimentaire de la France» et «la lutte contre l’accaparement des terres». «L’équation est simple : la Chine compte 20% de la population mondiale, et dispose de moins de 10% des terres arables pour la nourrir», explique Christophe Dequidt, auteur du «Tour du monde des moissons». Jean Taboulot, un agriculteur de Chevagnes, pointe doigt la responsabilité des banques françaises: «C’est malheureux, dit-il, mais elles ne font plus leur travail. Elles investissent des sommes folles pour afficher leurs logos sur des trimarans, mais il n’y a plus personne pour aider un jeune agriculteur à s’installer».

Elle aussi est jeune, très jeune même, avec 19 ans tout juste, et elle a remporté hier la médaille d’or lors de la finale du ski de bosses aux JO de Peyongchang. Nous parlons bien sûr de Perrine Laffont. Le visage radieux de celle qui vient d’offrir à la France la première médaille de ces JO fait la une de L’Équipe, qui rappelle que la jeune femme vient également de décrocher le premier titre des Bleus dans cette discipline depuis Edgar Grospiron, en 1992, aux Jeux olympiques d’Albertville. «Un rêve de bosses», salue le journal. Bravo à elle, et bravo aussi à Antti Koskinen, que vous ne connaissez sans doute pas encore. Ce coach finlandais décroche la médaille d’or de l’occupation la plus originale pour un entraîneur, puisqu’il a été filmé en train de faire du tricot, pendant les épreuves de son skieur, pour évacuer la pression. Vu sur le Huffington Post.

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