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Allemagne : les conservateurs de Merkel et le SPD scellent un accord de gouvernement

Après des négociations marathon, le bloc conservateur CDU-CSU d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD ont conclu un accord "de principe" en vue de la formation d'un nouveau gouvernement de coalition.

Le bloc conservateur CDU-CSU d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD ont conclu un accord "de principe" en vue de la formation d'un nouveau gouvernement de coalition en Allemagne, ont annoncé, mercredi 7 février, des négociateurs des deux camps.

Selon le quotidien Bild, les conservateurs de la CDU devraient obtenir les ministères de l'Économie et de la Défense, tandis que le portefeuille de l'Intérieur sera confié à Horst Seehofer, partisan d'une politique de fermeté sur l'immigration et dirigeant de la CSU, l'alliée bavaroise de la CDU. Les sociaux-démocrates occuperont quant à eux les ministères des Affaires étrangères, des Finances et du Travail, affirme pour sa part Reuters, de source participant aux discussions.

Selon l'agence DPA, le maire social-démocrate d'Hambourg, Olaf Scholz, sera ministre des Finances et le chef de file du Parti social-démocrate (SPD), Martin Schulz, va être nommé aux Affaires étrangères, rapporte également Bild. Schulz quitterait la tête du SPD, selon la Süddeutsche Zeitung, qui avance le nom d'Andrea Nahles, cheffe des sociaux-démocrates au Bundestag, pour lui succéder.

Négociations marathon

Les négociations, qui étaient présentée comme étant les dernières, ont duré toute la nuit. Mercredi à l'aube, les négociateurs se trouvaient toujours à la Konrad-Adenauer-Haus, le siège de la CDU, où leurs délibérations marathon ont débuté la veille à 10 h du matin.

Malgré l'accord "de principe", l'affaire n'est pas encore complètement bouclée puisque Martin Schulz a promis de consulter les quelque 450 000 adhérents du parti. Et ceux-ci restent très divisés sur l'opportunité même d'une nouvelle coalition avec les conservateurs, avec qui ils ont déjà gouverné dans les périodes 2005-2009 et 2013-2017. Avec, à chaque fois, une déroute électorale au bout du compte.

Faute d'accord, la chancelière devrait se résoudre à un instable gouvernement minoritaire ou accepter l'organisation de nouvelles élections à haut risque qui pourraient profiter avant tout à l'extrême droite.

D'après un sondage Insa publié lundi, de nouvelles élections pourraient être catastrophiques pour le SPD, crédité de 17 % des intentions de vote, contre 20,5 % aux législatives du 24 septembre – qui avaient déjà débouché sur la pire performance électorale du parti depuis 1933.

La situation n'est guère plus reluisante pour la CDU-CSU, mesurée à 30,5 % contre 32,9 % en septembre et 41,5 % en 2013. Ce sondage suggère même que si les Allemands retournaient aux urnes, il n'y aurait plus de majorité au Bundestag pour la "Große Koalition" que la CDU, la CSU et le SPD tentent de mettre sur pied.

Avec AFP et Reuters