
Après la publication du mémo républicain critique envers le FBI, les démocrates ont fait valider lundi par un comité de la Chambre des représentants la publication de leur propre mémo. Celle-ci dépend désormais de Donald Trump.
La guerre des mémos est déclarée. La commission du Renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis a voté, lundi 5 février, en faveur de la publication d'un document démocrate confidentiel rejetant les accusations du président Donald Trump et d'élus républicains contre le FBI. Le président américain dispose désormais de cinq jours pour examiner la demande de rendre public le document démocrate.
Cette requête fait suite à une démarche similaire de la part des républicains pour déclassifier leur propre note confidentielle, le "mémo Nunes". Déclassifié vendredi par Donald Trump, ce mémo porte sur ce que les républicains considéraient comme un abus de pouvoir du FBI et du ministère de la Justice envers l'équipe de campagne du milliardaire avant l'élection de novembre 2016.
Lundi, le chef de la minorité démocrate à la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, a indiqué à la presse que le vote sur le document démocrate avait été "unanime pour le rendre public". Les républicains "se sont retrouvés dans une situation insupportable lorsqu'ils ont rendu public un mémo trompeur et refusé de rendre publique la réponse démocrate, donc je pense qu'ils étaient forcés de prendre l'action qu'ils ont prise aujourd'hui" en votant la réciproque, a-t-il relevé.
La Maison Blanche tentée de censurer le mémo démocrate ?
S'inquiétant du fait que la Maison Blanche soit tentée "de censurer notre mémo pour des raisons politiques", Adam Schiff a demandé au FBI et au ministère de la Justice d'examiner ce texte et de donner leur avis sur les éléments qu'il serait le cas échéant nécessaire de censurer pour protéger des informations confidentielles.
Selon le "mémo Nunes", le FBI aurait entrepris la procédure secrète de mise sur écoute à partir d'octobre 2016 de Carter Page, un ex-conseiller du candidat Trump, en se basant sur un dossier de renseignement rédigé par un ex-espion britannique, Christopher Steele, embauché par un cabinet américain payé par l'équipe de campagne de la démocrate Hillary Clinton.
Les républicains accusent le FBI de n'avoir pas indiqué aux juges autorisant les écoutes que la campagne Clinton avait cofinancé le dossier, ni que Christopher Steele était personnellement hostile à Donald Trump.
Les démocrates craignent que ce mémo ne serve de prétexte pour renvoyer de hauts responsables de la police fédérale et du ministère de la Justice, et ainsi entraver le procureur spécial Robert Mueller.
Avec AFP