logo

Au Maroc, report du procès de la militante féministe Ibtissame Lachgar jugée pour blasphème
La militante féministe marocaine Ibtissame Lachgar est jugée pour "atteinte à l'islam". Le procès s'est ouvert, mercredi, puis a été reporté au 27 août à la demande de la défense, selon son avocate. 
L'ombre d'une jeune femme se reflète sur un drapeau marocain lors d'une manifestation à Rabat, le 6 novembre 2010. © Abdelhak Senna, AFP

Elle avait été placée en garde à vue, dimanche 10 août, après avoir porté un t-shirt comportant des inscriptions jugées "offensantes envers Dieu". Le procès de la militante féministe marocaine Ibtissame Lachg, jugée mercredi 13 août, a aussitôt été reporté au 27 août à la demande de la défense, selon son avocate.

Psychologue clinicienne, Ibtissame "Betty" Lachgar, connue pour son engagement en faveur des libertés individuelles, a publié fin juillet une photo d'elle vêtue d'un t-shirt où apparaissait le mot "Allah" ("Dieu") suivi de la phrase "is lesbian" ("est lesbienne").

Au Maroc, report du procès de la militante féministe Ibtissame Lachgar jugée pour blasphème
Capture d'écran d'une publication sur X d'Ibtissame "Betty" Lachgar, le 31 juillet 2025. © X

L'image était accompagnée d'un texte qualifiant l'islam, "comme toute idéologie religieuse", de "fasciste, phallocrate et misogyne", une publication qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, allant des appels à son arrestation à des menaces de viol et de lapidation.

Ibtissame Lachgar, âgée de 50 ans, a été placée en détention mardi pour atteinte à la religion islamique en attente de son procès. Son avocate, Naïma Elguellaf, a expliqué avoir demandé le report pour préparer la défense ainsi qu'une remise en liberté provisoire de sa cliente, requête sur laquelle le tribunal ne s'est pas encore prononcé.

Absence de "menace directe pour la sécurité d'autrui"

Maître Elguellaf a fait valoir des problèmes de santé d'Ibtissame Lachgar, décrite par une proche comme une "survivante d'un cancer nécessitant un traitement".

Selon cette amie, qui a indiqué à l'AFP que l'Association marocaine des droits humains (AMDH) était présente à l'audience, l'avocate a également invoqué l'absence de "menace directe pour la sécurité d'autrui", ainsi que pour celle de la prévenue en cas de remise en liberté provisoire.

À voir aussi :

Pour afficher ce contenu YouTube, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

Une extension de votre navigateur semble bloquer le chargement du lecteur vidéo. Pour pouvoir regarder ce contenu, vous devez la désactiver ou la désinstaller.

Réessayer
Au Maroc, report du procès de la militante féministe Ibtissame Lachgar jugée pour blasphème
ACTUELLES © FRANCE 24
11:56

L'article 267-5 du Code pénal marocain, en vertu duquel la militante est poursuivie, punit de six mois à deux ans de prison ferme "quiconque porte atteinte à la religion musulmane". La peine est susceptible d'être portée à cinq ans d'emprisonnement si l'infraction est commise en public, "y compris par voie électronique".

Par le passé, le militantisme d'Ibtissame Lachgar lui a valu plusieurs démêlés avec les autorités, notamment en 2016 et 2018, mais sans jamais donner lieu à des poursuites.

Avec AFP