Un jeune homme soupçonné d'être l'auteur d'une fusillade perpétrée à partir d'une voiture à Macerata, dans le centre de l'Italie, a été arrêté par la police, samedi. Les victimes sont toutes d'origine africaine.
Ses six victimes sont toutes d'origine africaine. Un homme soupçonné d'être l'auteur de la fusillade perpétrée à partir d'une voiture à Macerata, dans le centre de l'Italie, a été arrêté par la police, samedi 3 février.
Survenue en pleine campagne électorale italienne, la fusillade est empreinte d'une "évidente haine raciale", a estimé le ministre italien de l'Intérieur. Le jeune Italien arrêté aurait vidé deux chargeurs avec un pistolet, selon des éléments de l'enquête révélés par la presse. Le crâne rasé, il portait un drapeau italien sur les épaules et aurait clamé "L'Italie aux Italiens" aux policiers, selon l'agence de presse Agi.
I #Carabinieri della Stazione di Pioraco hanno arrestato il responsabile del ferimento di 6 cittadini di colore nel centro abitato di #Macerata. Al momento del fermo, l’uomo aveva indosso una bandiera tricolore e deteneva una pistola nella propria autovettura. #PossiamoAiutarvi pic.twitter.com/GAVBGHaDIy
Arma dei Carabinieri (@_Carabinieri_) 3 février 2018Le seul lien entre les victimes : "la couleur de leur peau"
Les six blessés, cinq hommes et une femme, sont originaires du Mali, du Ghana et du Nigeria, selon Agi. Des bureaux du Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir) ont aussi été visés par les tirs.
Le ministre de l'Intérieur Marco Minniti a jugé que la fusillade était marquée par une culture "d'extrémisme de droite avec des références claires au fascisme et au nazisme", après une réunion samedi soir avec les forces de l'ordre locales. Le seul lien entre les victimes est "la couleur de leur peau", a-t-il assuré, en décrivant "une initiative criminelle à caractère individuel, certainement préparée à l'avance".
Le suspect arrêté avait, selon les médias, été candidat en 2017 sous l'étiquette de la Ligue du Nord (parti souverainiste anti-immigration proche du Front national français) à des élections communales non loin de Macerata. "Quelqu'un qui tire est un délinquant, abstraction faite de la couleur de la peau", a très vite réagi le patron de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, avant de dénoncer "l'invasion" migratoire en Italie.
La police n'a pour l'instant fait "aucun lien direct" entre la fusillade et un sordide fait divers amplement couvert depuis deux jours par les médias. Mercredi, le corps d'une jeune Italienne de 18 ans avait été retrouvé découpé en morceaux dans des valises. Un Nigérian, demandeur d'asile et dealer de drogue, a depuis été arrêté dans cette même ville de Macerata, soupçonné de cet assassinat. La police a notamment découvert, vendredi, au domicile de ce Nigérian de 29 ans des vêtements de la victime et un couteau avec des traces de sang.
Avec AFP et Reuters