Le président destitué du Honduras Manuel Zelaya doit rencontrer son homologue et allié mexicain Felipe Calderon. De son côté, l'Organisation des États américains envisage d'envoyer une mission de négociation au Honduras.
AFP - L'Organisation des Etats américains (OEA) décidera mercredi d'envoyer ou non une mission au Honduras, qu'elle a exclu de ses rangs, pour tenter encore une fois de faire accepter au gouvernement de facto le retour du président destitué Manuel Zelaya pour résoudre la crise.
M. Zelaya, de son côté, est arrivé lundi soir à Mexico, où il a rendez-vous mardi avec le président mexicain Felipe Calderon, qui lui témoigne son soutien depuis sa destitution lors du coup d'Etat du 28 juin dernier.
M. Calderon veut "appuyer les efforts de médiation" du président costaricien Oscar Arias, prix Nobel de la paix en 1987 pour son action contre les guerres civiles en Amérique centrale, avait expliqué la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa.
Le Conseil de l'OEA "discutera mercredi" de l'envoi d'une mission à Tegucigalpa, a déclaré lundi son secrétaire général, Jose Miguel Insulza, à la sortie d'une réunion à San Jose avec le président costaricien Oscar Arias, médiateur entre M. Zelaya et les autorités qui l'ont renversé le 28 juin.
Enrique Iglesias, le secrétaire général de la Communauté ibéro-américaine, qui regroupe les principaux pays d'Amérique latine ainsi que l'Espagne et le Portugal, participait à la rencontre, avec la vice-présidente espagnole, Maria Teresa Fernandez de la Vega.
La mission viserait à "rapprocher les positions des deux parties" pour une mise en oeuvre de "l'Accord de San Jose dans sa totalité", c'est-à-dire un retour de M. Zelaya à la tête d'un gouvernement d'union nationale, a déclaré le président Arias.
Le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, condamné par la communauté internationale, rejette l'hypothèse d'un retour de M. Zelaya. La proposition de M. Arias inclut une amnistie générale et une élection présidentielle avant la date prévue du 29 novembre prochain.
Les chances d'une sortie de crise semblent néanmoins toujours faibles puisque, selon M. Arias, la médiation n'a pas "de plan B" si l'administration Micheletti persiste dans son refus du retour au pouvoir de M. Zelaya.
Or, le gouvernement de facto a encore répété lundi que M. Zelaya "ne pourra jamais revenir à la présidence", et que le dialogue sera impossible tant qu'il "continuera à menacer d'organiser la guérilla depuis des camps au Nicaragua".
M. Zelaya avait annoncé la création d'une "armée populaire pacifique" depuis la localité nicaraguayenne d'Ocotal, à une vingtaine de kilomètres de la frontière du Honduras, où il a établi une "base de résistance". Quelques-uns de ses partisans, qui l'avaient rejoint depuis le Honduras, y recevaient un entraînement militaire improvisé en fin de semaine dernière.
Au Honduras, les pro-Zelaya ont accusé lundi les autorités de facto de préparer "une guerre sale", en utilisant des groupes paramilitaires à la façon des "escadrons de la mort" de sinistre mémoire sous les dictatures des années 70 et 80.