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Turquie : nouvelles arrestations d'opposants à l'offensive militaire turque en Syrie

Les autorités turques ont interpellé vendredi treize personnes accusées d'avoir soutenu, sur les réseaux sociaux, un texte condamnant l'opération militaire turque menée en Syrie. Plus de 300 ont été interpellées depuis le début de l'offensive.

Selon plusieurs médias turcs, treize personnes, ont été arrêtés vendredi 2 février par les autorités turques. Elles sont accusées d'avoir apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à un texte publié la semaine dernière par l'Union des médecins de Turquie (TTB) qualifiant l'opération militaire menée en Syrie de "problème de santé publique" et se terminant sur l'injonction "Non à la guerre, la paix maintenant et partout".

Trois des onze membres de l'instance dirigeante de la TTB arrêtés mardi 30 janvier ont été remis en liberté conditionnelle vendredi. "Nous serons toujours du côté de la vie, et contre la mort", a affirmé l'un d'entre eux, le docteur Sinan Adiyaman, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.

La détention de ces médecins est un exemple des "événements récents inquiétants qui sapent l'État de droit et l'indépendance et l'impartialité de la justice en Turquie", ont écrit le commissaire européen à l'Élargissement Johannes Hahn, et la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, dans un communiqué. "Des améliorations concrètes et durables en matière d'État de droit et de libertés fondamentales restent essentielles pour les perspectives de relations entre l'UE et la Turquie", selon ce texte commun.

L'avertissement du président Erdogan

Parmi les personnes arrêtées figure également Ali Erol, cofondateur de Kaos GL, l'une des principales organisations de défense des droits des LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) en Turquie et Songül Akbay, une conseillère de l'ancienne co-présidente du Parti démocratique des peuples (le HDP, prokurde) incarcérée depuis novembre 2016.

Ankara a lancé le 20 janvier une offensive à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie, mais alliée des États-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique.

Le président Recep Tayyip Erdogan a appelé à l'unité nationale et assuré que ceux qui manifesteraient contre l'offensive paieraient un "prix très élevé".  Plus de 300 personnes ont été arrêtées sous l'accusation d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'opération à Afrine.

Depuis le début de l'offensive, les villes frontalières en Turquie sont régulièrement la cible de tirs de roquettes tirée depuis le nord de la Syrie, qui ont déjà fait au moins sept morts. Vendredi, deux personnes ont été tuées et seize autres blessées dans la ville frontalière turque de Reyhanli par une roquette tirée par les YPG, selon le gouvernorat de la province.

Avec AFP