Au menu de cette revue de presse française, mercredi 24 janvier, le problème posé par les jihadistes français arrêtés en Syrie et en Irak, mais aussi par leurs enfants. L’annonce du plan choc chez Carrefour. Et la réforme du sacro-saint baccalauréat.
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A la Une de la presse française, ce matin, l’arrestation de jihadistes français en Irak et en Syrie. Alors qu’une cinquantaine d’entre eux sont emprisonnés dans ces pays, la question de leur avenir fait débat.
Parmi eux, on compte aussi trois femmes, capturée après la chute de la ville irakienne de Mossoul en juillet dernier, trois Française qui risquent aujourd’hui la peine de mort, d’après l’Express. Leurs avocats, qui déclarent ne pas savoir exactement pourquoi ces femmes ont été arrêtées, disent attendre une «mobilisation» de la France en leur faveur. «Nous attendons de la France la même intensité de mobilisation que celle qu’a déployé ou déploie pour les autres Français condamnés à mort, notamment Serge Atlaoui», condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue – a déclaré l’un de ces avocats. Dimanche, la justice irakienne a condamné à mort une jihadiste allemande qui avait rejoint l’organisation Etat islamique – une première pour une femme européenne.
Au-delà des cas de ces trois Françaises, que faire des jihadistes français arrêtés en Irak et en Syrie? Faut-il les juger sur place ou les rapatrier?, s’interroge le Figaro, qui affirme que «nul n’a envie de s’apitoyer sur (le) sort» d’individus pour lesquels «nous ne sommes que des ennemis à abattre». «A ces traîtres, prévient le journal, la nation ne saurait réserver le moindre égard». Le Figaro juge que «le débat est (en réalité) moins juridique que stratégique», et ne «voit pas pourquoi (les jihadistes) partis rejoindre les rangs de Daech ne devraient pas d’abord rendre des comptes à ceux qu’ils ont combattus. Les partisans d’un procès en France estiment que ces jihadistes constituent des sources importantes de renseignements. C’est oublier que (les) services (français) sont déjà très actifs en Irak et en Syrie», réplique le journal.
Certains demandent la mise en place d’un tribunal international pour les juger. Véronique Roy, dont le fils radicalisé est mort dans les combats, demande dans le Figaro à ce que la justice internationale se saisisse de ce dossier, comme pour le Rwanda ou l’ex-Yougoslavie, ou comme à Nuremberg pour les crimes nazis, «d’abord parce que cela permettrait de poursuivre et de juger les responsables, les chefs de Daech, mais aussi pour mieux comprendre comment le conflit a éclaté et a dégénéré». «Les jihadistes n’ont pas inventé ce conflit, ils l’ont rejoint», dit-elle. «Ce conflit a une histoire: il n’aurait pas eu lieu sans les événements passés en Irak et sans le printemps arabe».
Il y a aussi la question du sort des enfants de jihadistes. D’après le Parisien, le retour en France d’un garçon de 11 ans, élevé dans un milieu jihadiste en Irak illustre la crainte des «bombes à retardement» évoquées hier par le procureur de Paris, François Molins - un enfant que sa famille refuse d’accueillir par crainte qu’il ne «contamine» ses propres enfants. Ce jeune garçon a été placé dans une famille d’accueil, plutôt que dans un foyer, où là encore il aurait pu avoir une influence néfaste. Le Parisien raconte que son manque total d’émotions aurait «frappé» les spécialistes de l’antiterrorisme.
On débat d’ailleurs aussi en ce moment en France de l’ouverture de prisons réservées aux seuls terroristes. D’après la Croix, ce serait notamment une demande émise par certains syndicats de surveillants de prisons, actuellement en plein bras de fer avec le ministère de la Justice. Un projet refusé pour le moment par le gouvernement. La Croix parle d’une «idée controversée», qui diviserait au sein même de l’administration pénitentiaire, où d’autres syndicats mettent en garde contre la création de «poudrières». «On va fabriquer des fauves en cage. On créera des sanctuaires pour les terroristes», met en garde l’un d’entre eux.
Il est aussi beaucoup question de l’annonce, par le géant de la distribution Carrefour, de la suppression de 4500 emplois en France. Face au tollé suscité par cette annonce, le PDG de Carrefour justifie son choix en évoquant un plan destiné à relancer le groupe et à affronter la concurrence sur internet - une stratégie qu’Alexandre Bompard détaille dans le Parisien, où il annonce qu’il va investir 2,8 milliards d’euros dans le numérique, afin de «devenir le leader de l’e-commerce» et de la «transition alimentaire». Une stratégie applaudie par les Echos, qui jugent que «lorsque l’on a en face de soi un géant comme Amazon qui sait à la fois être massif et agile, le changement doit être vraiment maintenan t», écrit le journal. Nettement moins convaincu, l’Humanité estime que le groupe, qui aurait fait près d’1 milliard d’euros de bénéfice net en 2017, cherche surtout à calmer la voracité de ses actionnaires : Carrefour «solde l’emploi pour ses profits», accuse l’Huma.
Un mot, pour terminer, de la réforme du baccalauréat, présentée aujourd’hui. Ce diplôme, «à la fois sacralisé et dévalué», a longtemps semblé «irréformable». «Quand un fruit est mûr, il tombe», écrit Libération, qui salue «l’intelligence de ce gouvernement d’avoir compris que le trop lent mûrissement des réformes avait atteint ses limites». Allégé, concentré sur les matières principales, prenant en compte le contrôle continu et laissant plus de place à l’oral, tel devrait être le bac nouveau, dont Libé évoque aussi le risque qu’il puisse souffrit d’un «biais sociologique» qui pourrait encore renforcer l’inégalité des chances entre élèves, un «défaut essentiel du système scolaire français».
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