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La police expulse deux familles arabes de Jérusalem-Est

Deux familles palestiniennes ont été expulsées et deux familles juives se sont installées à leur place dans leurs domiciles de Jérusalem-Est, partie arabe de la ville, malgré la pression de Washington qui demande l’arrêt de la colonisation.

REUTERS - Malgré les appels de Washington à la fin de la colonisation, la police israélienne a expulsé dimanche deux familles palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville, où elles ont aussitôt été remplacées par des familles juives.

Les forces de l'ordre faisaient appliquer la décision d'un tribunal israélien qui a donné raison à une organisation de colons juifs s'appuyant sur des documents de propriété remontant au XIXe siècle.

Depuis les années 1980, les Palestiniens tentent de s'opposer devant les tribunaux aux projets d'expansion de la colonisation juive dans le quartier de Cheikh Djarrah, dans la partie arabe de la ville sainte.

Les policiers, vêtus de noir et armés de fusils d'assaut, ont bouclé les accès au secteur pendant que les meubles et les biens des familles expulsées étaient entassés dans des fourgons de déménagement.

"On nous a jetés dehors et des colons se sont installés chez nous. Mais Dieu est avec nous!", a déclaré un des Palestiniens expulsés.

Robert Serry, émissaire spécial du secrétaire général de l'Onu au Proche-Orient, a jugé ces expulsions "totalement inacceptables", rappelant que les médiateurs internationaux avaient récemment demandé à Israël de mettre fin à ses "provocations" à Jérusalem-Est.

 "Mépris total du droit international"

Pour le négociateur palestinien Saëb Erekat, l'Etat juif prouve, en poursuivant de telles opérations, son "mépris total" du droit international.

"Israël, la puissance occupante, montre une nouvelle fois qu'elle soutient les organisations de colons en expulsant plus de cinquante Palestiniens, dont de nombreux enfants, de maisons où ces familles vivaient depuis plus de cinquante ans", a-t-il dit.

Les familles expulsées descendent de réfugiés palestiniens installés à Jérusalem en 1956, selon l'organisation israélienne Ir Amim, hostile à la colonisation juive dans la partie arabe de la ville.

Les colons avaient déjà pris possession de six autres immeubles à Cheikh Djarrah. Ces maisons, où flotte le drapeau israélien frappé de l'étoile de David, sont gardées par des hommes armés.

Pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les Juifs ont le droit de vivre partout où ils veulent à Jérusalem, dont la partie arabe a été occupée au moment de la guerre des Six-Jours en juin 1967, puis annexée - annexion qui n'est pas reconnue par la communauté internationale.

Le mois dernier, Benjamin Netanyahu a lancé un nouveau défi aux Etats-Unis en rejetant la demande de Washington de suspendre la construction de 20 logements à Jérusalem-Est.

Ce désaccord entre Israël et les Etats-Unis risque d'accroître les tensions entre les deux pays alors que Washington fait déjà pression sur le gouvernement israélien pour qu'il gèle toutes les constructions de colonies en Cisjordanie.

Actuellement, quelque 200.000 Juifs et 250.000 Arabes vivent à Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale du futur Etat qu'ils appellent de leurs voeux.