
Un accord entre les quatre opérateurs de téléphonie mobile et le gouvernement a été conclu afin de venir à bout des zones blanches, ces territoires français où la couverture du réseau téléphonique est encore trop faible.
En France, il existe encore 541 communes dans lesquelles il est difficile de passer un coup de fil ou d'envoyer un SMS. Alors que le numérique est décrit comme "la troisième denrée" pour les territoires isolés après l'eau et l'électricité, il devient urgent de connecter l'ensemble du territoire et doter chaque coin du pays de moyens de télécommunication fiables et stables.
Après six mois de négociations, les opérateurs de téléphonie mobile et le gouvernement viennent enfin de conclure un accord. Au total, 3 milliards d'euros vont être mis sur la table par les acteurs privés afin d'accélérer la transition numérique des territoires. Un "accord historique", selon l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). "La France se classe 24e sur 28 en Europe en termes de couverture 4G. Ce n'est pas acceptable", pointe du doigt le président de l'Arcep dans les colonnes du Parisien ce lundi.
Un avis partagé par Julien Denormandie, secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, qui se réjouissait dimanche 14 janvier dans le Journal du Dimanche : "Nous allons faire en trois ans ce que nous avons fait jusqu'ici en quinze ans pour déployer la téléphonie mobile !"
Un accord audacieux car contraignant
"Je ne veux pas clouer au pilori les opérateurs, mais leurs investissements passés n'ont pas été suffisants en montant et en rythme de déploiement dans les zones peu peuplées", développe-t-il. En effet, jusqu'à présent était considéré comme "couvert" tout village dans lequel un opérateur était présent, quel que soit la qualité du service mis en place. Aujourd'hui, cette qualité devra être vérifiée et contrôlée.
"Je veux en finir avec le 'je ne capte pas, je te rappelle!'"
Avec cette nouvelle enveloppe essentiellement remplie par les opérateurs puisque l'État ne déboursera rien, 5 000 installations supplémentaires par opérateur vont pouvoir être déployées. Grâce à cela, les zones blanches devraient appartenir au passé dans 3 ans et la 4G sera disponible partout sur le territoire. Les principaux axes de transport, ainsi que 30 000 km de lignes ferroviaires, lignes de TER comprises, seront également couverts.
Contraignant, l'accord noué n'est pas seulement un ensemble d'engagements au bon vouloir puisque les opérateurs risqueront des sanctions (jusqu'à 3 % de leur chiffre d'affaire) s'ils ne font pas le nécessaire pour connecter le pays entier. "La transparence sera totale : l'Arcep publiera au fur et à mesure les cartes de déploiement des opérateurs", indique Julien Denormandie, toujours dans le Journal du Dimanche. "Je veux en finir avec le 'je ne capte pas, je te rappelle !'", souhaite-il.
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