logo

Réunis jeudi à Bruxelles, les dirigeants européens ont réitéré leur soutien à l'accord nucléaire iranien, face aux critiques du président américain qui doit prochainement se prononcer sur d'éventuelles nouvelles sanctions contre Téhéran.

Les Européens sont une nouvelle fois venus en défense de l'accord sur le nucléaire iranien, jeudi 11 janvier, face aux critiques du président américain Donald Trump. Les responsables de l’UE n’ont pas pour autant caché certains griefs partagés avec Washington contre Téhéran.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, en visite à Bruxelles, a dû essuyer une série de critiques de ses homologues français, allemand et britannique. Lors d'une réunion, les Européens ont exprimé leurs "préoccupations sur d'autres sujets, comme le développement de missiles balistiques (par l'Iran) ou les tensions dans la région" et les récentes manifestations qui ont fait 21 morts en Iran, a-t-elle souligné à l'issue de la rencontre.

L'urgence aux yeux des Européens restait toutefois de faire une nouvelle fois bloc face à Donald Trump pour défendre l'accord international sur le programme nucléaire iranien signé en 2015, après plus d'une décennie d'âpres négociations.

À quelques heures d'une décision attendue du président américain sur l'éventuel rétablissement de sanctions à l'encontre de l'Iran, Emmanuel Macron a demandé jeudi à Donald Trump de respecter l'accord.

Aujourd’hui à #Bruxelles, rencontre avec mon homologue iranien @JZarif. Dialogue tonique sur tous les sujets : les points d’accord comme les points de désaccord. pic.twitter.com/8GCWsppUWO

  Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) 11 janvier 2018

Cet accord "fonctionne"

Cet accord "fonctionne, rend le monde plus sûr et empêche une course à l'armement nucléaire potentielle dans la région", a martelé Federica Mogherini, diplomate en chef de l'Union européenne. "Nous pensons que c'est un succès diplomatique considérable, c'est un moyen d'empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires", a souligné le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson.

"Il n'y a pas aujourd'hui d'indication qui pourrait laisser un doute sur le bon respect par la partie iranienne de l'accord puisque l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) confirme régulièrement (sa) bonne mise en œuvre, a fait valoir son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Il importe donc aujourd'hui que l'ensemble des parties prenantes respecte cet engagement commun et, en conséquence, que nos alliés américains le respectent aussi".

Sanctions économiques de Washington

Si Washington prend de nouvelles sanctions contre l'Iran, Téhéran a d'ores et déjà promis des représailles, se disant "préparé à tous les scénarios". Jeudi, Zarif a prévenu que "tout acte qui sape l'accord nucléaire est inacceptable".

Mogherini, qui a présidé les négociations au nom de l'UE, a promis de tout faire pour préserver cet accord jugé essentiel pour endiguer la prolifération nucléaire.

Signe de la volonté des Européens de poursuivre sur la coopération économique avec l'Iran, l'Italie a accordé jeudi une ligne de crédit de 5 milliards d'euros à destination de banques iraniennes.

Avec AFP