
L'ex-Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maiga (au centre), quitte la scène après son discours lors de la cérémonie d'ouverture du 28e Festival panafricain du cinéma et de la télévision (FESPACO), à Ouagadougou, le 25 février 2023. © Olympia de Maismont - AFP
Choguel Kokalla Maïga a été inculpé, mardi 19 août, pour "atteinte aux biens publics" et écroué, a appris l'AFP de sources judiciaires. Il avait été nommé Premier ministre en 2021 par la junte dirigée par le général Assimi Goïta, avant d'être limogé fin 2024 après avoir émis des critiques contre celle-ci.
Cet ancien poids lourd de la junte avait notamment déploré d'être tenu à l'écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux, alors qu'ils avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024.
En garde à vue depuis une semaine, l'ex-Premier ministre a été écroué au terme d'une audition devant la chambre d'instruction de la Cour suprême. Il devra répondre des accusations d'"atteinte aux biens publics, faux et usage de faux", a indiqué une source judiciaire à l'AFP. Aucune date n'a été fixée pour son procès.
"Un homme politique doit s'attendre à tout, y compris la prison et la mort", a déclaré Choguel Kokalla Maïga après son incarcération, cité par son avocat maître Cheick Oumar Konaré.
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Nouvelles auditions de huit collaborateurs
Huit de ses anciens collaborateurs avaient également été placés en garde à vue le 12 août dans la même affaire et sont en train d'être auditionnés par la chambre d'instruction.
"Nous croyons en la justice, nous sommes sereins dans l'attente du procès", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de l'ex-Premier ministre. Des audits effectués en janvier 2025 accusaient Choguel Kokalla Maïga de malversations financières, ce qu'il a toujours nié.
Son emprisonnement intervient dans un contexte où les autorités maliennes ont procédé à l'arrestation de dizaines de militaires soupçonnés, selon elles, de vouloir "déstabiliser les institutions" du pays avec l'aide "d'États étrangers".
Aucun lien n'a été fait entre l'arrestation de Choguel Kokalla Maïga et celles des militaires accusés de vouloir renverser le pouvoir.
Crise sécuritaire et économique
Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.
La junte, dirigée par le général Assimi Goïta, a manqué à sa promesse de remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024.
En juillet dernier, le régime militaire a accordé à Assimi Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable "autant de fois que nécessaire" et sans élection.
Un Français soupçonné de travailler pour le "service de renseignement français" a été arrêté la semaine dernière.
Avec AFP