
Le médiateur pour la paix Sumbu Sita Mambu, haut représentant du chef de l'État de la République démocratique du Congo (à gauche), observe le négociateur en chef du Qatar Mohammed al-Khulaifi (au centre) serrer la main du secrétaire exécutif du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, Benjamin Mbonimpa, après la signature d'un accord de cessez-le-feu entre les deux parties à Doha le 19 juillet 2025. © Karim Jaafar, AFP
En RD Congo, le gouvernement et le M23 ont dépassé la date limite imposée par les accords de Doha pour signer un accord de paix. Malgré cette expiration, ils continuent de participer au processus de paix en cours, a annoncé mardi 19 août la médiation qatarie.
"Les deux parties sont impliquées de façon positive. Nous nous impliquons avec eux également (...) et nous restons dévoués au processus", a déclaré lors d'un point de presse un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.
Après trois mois de pourparlers au Qatar, le M23 et la RDC ont signé en juillet un accord de cessez-le-feu, une avancée vers l'objectif de mettre fin au conflit qui dévaste l'est de ce vaste pays d'Afrique centrale riche en ressources minières, ravagé par les violences depuis trois décennies.
Aux termes de cet accord signé le 19 juillet à Doha, la RDC et le M23 ont notamment convenu d'un "cessez-le-feu permanent" et d'entamer "au plus tard le 8 août" des négociations formelles en vue d'un accord de paix global devant être signé "au plus tard le 18 août 2025".
"Les calendriers ne sont pas le point fort d'une médiation", a expliqué Majed al-Ansari, ajoutant que lors des précédents cycles de réunions et de discussions, "les parties avaient fait montre d'un niveau de volonté de se mettre d'accord qui n'existait pas auparavant".
L'accord conclu en juillet l'a été dans la foulée d'un accord de paix séparé signé à Washington entre les gouvernements de RDC et du Rwanda.
Nouveau cycle de discussion
Le M23, qui s'est emparé de villes stratégiques lors d'une offensive-éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, affirmant que l'accord entre Kinshasa et Kigali laissait en suspens certains sujets devant être réglés.
Dimanche, un responsable qatari ayant requis l'anonymat avait indiqué à l'AFP qu'un projet d'accord de paix avait été partagé avec les deux délégations de la RDC et du M23 à l'approche d'un nouveau cycle de discussions attendu dans les prochains jours.
Plusieurs précédents accords de paix et de cessez-le-feu ont été conclus puis violés ces dernières années. Ces derniers jours, des sources locales et de sécurité avaient confirmé que d'intenses affrontements opposaient l'armée de la RDC et le M23, malgré leur engagement à cesser les combats.
Kigali nie soutenir militairement le M23, mais des experts de l'ONU affirment que l'armée rwandaise a joué un rôle "essentiel" dans l'offensive menée depuis fin 2024 par le groupe armé dans l'est de la RDC, notamment dans les opérations de combat.
Avec AFP