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"WoYeShi"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 10 janvier, les troubles sociaux en Tunisie, l’indignation provoquée par la tribune revendiquant une "liberté d’importuner" les femmes, au nom de la liberté sexuelle. Et l’embarras suscité par l’un des fils du Premier ministre israélien.

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On commence cette revue de presse internationale en Tunisie, où des heurts ont opposé hier soir des manifestants aux forces de l'ordre, au lendemain de la mort d'un homme dans d’autres manifestations.

Le pays traverse une période de troubles sociaux alimentés par des mesures d'austérité. L’opposition du Front populaire «appelle à la suspension de la loi de finances», et «la majorité l’accuse d’investir dans la misère», titre le journal La Presse, qui juge que «faire part de son indignation et de sa colère reste un acte citoyen d’une valeur inestimable», mais que «les dérives, les actes de pillage et de vandalisme et les comportements portant atteinte aux lois en vigueur doivent être sévèrement sanctionnés». «Sept ans après la révolution, toujours une soif inextinguible de justice sociale», estime le journal français L’Humanité, qui explique que «la mèche a été allumée par la hausse de la TVA et des contributions sociales entrées en vigueur au 1er janvier, alors que l’inflation et la chute du dinar grèvent déjà lourdement le pouvoir d’achat des Tunisiens». Mais selon l’Huma, ce serait en réalité «un malaise plus profond qui s’exprime», surtout dans les régions du Centre-Ouest «toujours marginalisées, et plombées par le chômage massif des jeunes diplômés». «La contestation se cristallise d’ailleurs dans les zones qui s’étaient soulevées les premières en 2011», relève le journal.

A noter, également, les premières réactions, à l’étranger, à la tribune publiée hier dans Le Monde par un collectif de 100 femmes, dont les actrices Ingrid Caven et Catherine Deneuve. Dans le sillage de l’affaire Harvey Weinstein, les auteures de cette tribune expriment leur rejet d’un certain féminisme, supposé exprimer une «haine des hommes». Un texte où ces femmes disent défendre «une liberté d’importuner», indispensable, selon elles, à la liberté sexuelle, menacée, à leurs yeux, par le «puritanisme» et une «chasse aux sorcières». Cette tribune a provoqué une vague d’indignation en France, et commence, aussi, à faire réagir à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, où The Guardian explique que la colère exprimée à-travers le mouvement «metoo» n’est pas liée à une quelconque forme de «puritanisme», mais a émergé parce que «les femmes sont à la recherche d’une joie provoquée par un contact sexuel selon leurs propres termes, et non selon l’abus ou l’exploitation commis par un autre». «La revendication contenue dans cette tribune ajoute une insulte délibérée à une situation enrageante», assène le journal. «Catherine Deneuve et d’autres femmes françaises ont montré au monde entier à quel point leur misogynie intériorisée les a lobotomisées jusqu’au point de non-retour», a commenté sur Twitter l’actrice Asia Argento, l’une des premières à avoir dénoncé publiquement Harvey Weinstein. Une indignation partagée par des dizaines d’internautes. «Peut-être qu’à 74 ans, Catherine Deneuve nous prouve qu’elle appartient à une génération qui a peut-être supporté, apprécié, toute forme d’attention de la part des hommes, et même ce qu’on appelle aujourd’hui le harcèlement», a critiqué une internaute sur Twitter, en ajoutant: «Quelle tristesse! Pour la honte!», «pauvres petits hommes!».

Le mouvement «Metoo», lui, continue à se diffuser dans le monde. D’après The Guardian, toujours, il aurait atteint également la Chine, où des femmes auraient commencé à témoigner de faits de harcèlement sur les réseaux sociaux, malgré le contrôle très strict exercé par les autorités, «metoo» devenant en mandarin «WoYeShi». Parmi ces femmes, Zheng Xi, une étudiante de Hangzhou, qui a décidé de lancer sa propre campagne anti- harcèlement.

Un mot, aussi, de l’embarras provoqué par l’un des fils du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à nouveau confronté aux frasques d'un de ses fils. D’après Haaretz, télévision a diffusé lundi soir l’enregistrement audio d'une conversation datant semble-t-il de 2015 entre Yaïr Netanyahou et l’un de ses amis, le fils de Kobi Maïmon, l'un des hommes les plus riches d'Israël. Une conversation où les deux jeunes gens, visiblement ivres, évoquent en termes très crus des strip-teaseuses et des prostituées, mais tiennent surtout des propos gênants sur les relations d'affaires du Premier ministre israélien. «Mon père a fait gagner 20 milliards de dollars au tien, tu peux bien me donner 400 shekels», entend-t-on Yaïr Netanyahu dire à Nir Maïmon, propos qu’Haaretz affirme se référer à un important accord pour l'exploitation des champs gaziers découverts en Méditerranée au large d'Israël – dans lequel le père de Nir Maïmon est l’un des actionnaires. Ce qui tombe très mal, à un moment où Benyamin Netanyahou est mis en cause pour ses relations avec de riches personnalités. L’affaire, en tout cas, indigne The Jerusalem Post, très remonté contre l’indifférence d’une partie de la classe politique israélienne, et en particulier du Likoud, face aux scandales à répétition impliquant Netanyahou et sa famille.

Tout autre chose, pour terminer, quoique. On a évoqué ici le succès du livre-choc «Fire and Fury» sur les coulisses de l’Administration Trump, un livre-brulôt qui vient de provoquer la démission de Steve Bannon de la direction du site Breitbart. D’après Vice, il se trouve que «Fire and Fury», est aussi le titre d’un ouvrage sur les bombardements alliés sur l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, rédigé par un historien canadien, qui a vu ses ventes s’envoler, après que des centaines d’internautes se sont mélangés les pinceaux, et l’ont commandé en le confondant avec le livre écrit par le journaliste Michael Wolff. «J’espère qu’en ces temps où un démagogue instable et va-t’en guerre occupe la Maison-Blanche, la lecture de mon livre fera réfléchir les gens sur la moralité de la guerre et sur les conséquences horribles de la guerre pour les civils», a réagi l’historien canadien Randall Hansen.

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