
Selon le magazine australien The Diplomat, un missile balistique tiré, en avril dernier, non loin de Pyongyang aurait fini sa course sur un complexe industriel d’une ville nord-coréenne.
Le bouton atomique dont dispose Kim Jong-un "en permanence" sur son bureau est-il vraiment efficace ? Certes, la Corée du Nord a plusieurs fois montré sa capacité à lancer des missiles balistiques intercontinentaux. Rien qu’en 2017, Pyongyang a au moins effectué six tirs suffisamment concluants pour mettre les pays voisins et les États-Unis en état d’alerte. Le 28 novembre, le régime nord-coréen s’était même vanté que l’engin tiré depuis le site de Sain-ni, près de Pyongyang, avant de s’abîmer en mer du Japon, était un missile Hwasong-15, dont la portée peut atteindre 13 000 kilomètres, faisait du territoire américain une cible potentielle.
Il arrive toutefois que certains essais balistiques nord-coréens connaissent des ratés. À ce titre, avril 2017 fut pour Pyongyang particulièrement désastreux. Le 17 de ce mois, les autorités sud-coréennes et américaines révélaient qu’un missile lancé de la zone de Sinpo, dans l’est du pays, avait "presque immédiatement explosé" après son lancement.
Mais ce ne serait pas tout. Selon le site d'informations The Diplomat, Pyongyang aurait connu une autre déconvenue le 28 avril. Sauf que, ce coup-ci, le missile serait tombé sur une zone densément peuplé du territoire nord-coréen. Le site internet, dont le siège est basé à Tokyo, tient l’information d’une source au sein du gouvernement américain. D’après cette dernière, le missile – un Hwasong-12/KN17 de portée intermédiaire - aurait été propulsé depuis le site militaire de Pukchang, situé au nord-est de Pyongyang. L’ogive n’aurait parcouru qu’une quarantaine de kilomètres avant de tomber et d’exploser sur la ville de Tokchon.
S’il est impossible de connaître l’ampleur des dégâts matériels et humains de l’accident, The Diplomat estime que la composition chimique d’ordinaire utilisée pour la propulsion des Hwasong-12 peut provoquer d’importantes explosions en cas d’impact. Carte satellitaire à l’appui (voir ci-dessous), le site montre toutefois que le missile a probablement causé des dommages sur un complexe industriel de Tokchon.
Au-delà de la catastrophe immédiate que peut représenter pareils ratages, l’information donnée par The Diplomat constitue une source de grande inquiétude. Un incident de cette nature pourrait survenir lors d’un tir de missile survolant le Japon. Si l’archipel venait à être touché, même accidentellement, les États-Unis n’hésiteraient pas à répondre par les mêmes armes. Ce qui n’est pour l’heure qu’une guerre des mots entre Donald Trump et Kim Jung-un se transformerait rapidement en une guerre des boutons nucléaires. Perspective que le monde souhaite ne pas voir se présenter.