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Iran: "Briser les poings qui se lèvent n'a jamais éteint la rage"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 4 janvier, la déclaration du chef des pasdaran iraniens, qui assure être en mesure d’annoncer « la fin de la sédition », après les manifestations de cette dernière semaine. La mise entre parenthèses de la carrière politique de Najat Vallaud-Belkacem. Les vœux d’Emmanuel Macron à la presse. Et une campagne salutaire en Allemagne.

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A la Une de la presse française, ce matin, la déclaration du chef des pasdaran , les «gardiens de la révolution» iraniens, qui a assuré, hier, être en mesure d’annoncer «la fin de la sédition», après plusieurs jours de manifestations contre le pouvoir.

Le mouvement de contestation risque à présent «l’étouffement» par le régime, d’après Libération, qui annonce «le réveil de la peur» en Iran. «Après les manifestations, qui ont fait une vingtaine de morts dans plusieurs villes de province, les autorités reprennent la main», écrit Libé, alarmé des «lourdes sanctions» qui planent à présent sur «ceux qui osent défiler et braver la peur de la répression» - des manifestants dont la cible serait surtout «la théocratie autoritaire et ses institutions abondamment financées par les deniers publics», selon le journal, qui rappelle que «briser les poings qui se lèvent n’a jamais éteint la rage», mais «l’attise». Libé demande à la communauté internationale d’assurer au peuple d’Iran que «le monde le regarde et entend sa voix». Le régime de Téhéran ne serait pas menacé d’effondrement, selon la Croix, qui parle d’un pouvoir «encore solide face à la contestation», qui disposerait toujours de «plusieurs cartes» pour résister, notamment le fait qu’il intègre en son sein des modérés, capable d’admettre les difficultés auxquelles les Iraniens sont confrontés.

Le mouvement de contestation de ces derniers jours intervient alors que le pays bénéficie de la levée partielle des sanctions économiques, après l’accord sur le nucléaire iranien. D’après l’analyste Alireza Nader, cité par les Echos, il serait «évident» que les troubles actuels provoqueront un regain de tension entre Washington et Téhéran, et auront des conséquences sur cet accord, que le président Trump ne cesse de vilipender. «Le pays va rester instable durant les prochains mois, voire les prochaines années», assure-t-il, en recommandant aux investisseurs occidentaux de ne pas s’y «précipiter», comme les Européens et les Français «semblent l’envisager». «Du moins faut-il avoir conscience que l’économie iranienne reste risquée et marquée par la corruption et l’arbitraire».

La situation actuelle perturbe, en tout cas, le rapprochement avec l’Iran souhaité par l’Elysée - c’est l’analyse de l’Opinion, qui rappelle que le ministre de la Défense a dû reporter une nouvelle fois sa visite prévue demain à Téhéran, tandis qu’Emmanuel Macron, qui envisageait de s’y rendre ensuite lui-même en visite officielle, verrait ses projets de rapprochement l’Iran rendus plus difficiles. Ces projets n’auraient toutefois jamais fait l’unanimité à Paris, selon le journal – qui cite l’existence d’un «lobby pro-arabe, proche des Etats du Golfe, toujours très influent à Paris».

Très influent, également, à Washington, où Donald Trump continue d’afficher son amitié saoudienne, et son hostilité à l’égard du régime iranien - à voir pour terminer avec le dessin de Willem, pour Libération, où le président américain encourage les manifestants, servant d’alibi à la répression menée par le guide spirituel iranien, Ali Khamenei. A la fin de l’histoire, les manifestants sont morts, et ils se remercient mutuellement.

En France, Najat Vallaud-Belkacem, annonce qu’elle ne sera pas candidate au poste de première secrétaire du parti socialiste. Dans un entretien à l’Obs, l’ex-ministre de l’Education explique que «l’avenir de la gauche dépasse de très loin la question de l’appareil socialiste» et déclare qu’elle a «toujours en (elle) autant d’engagement qu’auparavant» , mais qu’elle ressent «le besoin de l’exprimer autrement» . Dans sa «nouvelle vie» , comme elle dit, Najat Vallaud-Belkacem va diriger une collection au sein de la maison d’édition Fayard nommée «Raison de plus», «consacrée aux batailles culturelles du progressisme». «Qui veut encore du PS?», s’interroge le Parisien, qui rapporte que le député Luc Carvounas est pour le moment le seul candidat déclaré à vouloir diriger le PS. D’autres pourraient néanmoins se décider d’ici le 29 janvier, date du dépôt des candidatures. Le journal cite notamment le nom du député Boris Vallaud, le mari de Najat Vallaud-Belkacem.

Un mot, également des vœux d’Emmanuel Macron à la presse, qu’il a présentés hier. Le président a notamment défendu la distance qu’il entend établir avec les médias - une décision jugée «salutaire» et applaudie par le Figaro, séduit par le «jansénisme médiatique» d’Emmanuel Macron. Ce dernier a aussi dit vouloir combattre les «fausses informations», ce concept de «fake news» popularisé par Donald Trump. «Encore faut-il définir ce qu’est une fausse information», relève le Huffington Post, qui rappelle que seules les personnes qui savent que l'information qu'elles relayent est fausse, sont passibles de poursuites, connaissance difficile à démontrer.

Un mot, pour terminer, de cette initiative, outre-Rhin. D’après Libération, une campagne du Fonds allemand pour l'enfance tente d’inciter les parents à éviter de diffuser des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux – ou alors avec précaution - à ne pas exhiber leur enfant sur les réseaux sociaux. « Chère Maman, cher Papa. Vous avez bien le droit d’être fiers de moi. Il y a des photos particulièrement gênantes et mignonnes que vous aimez partager avec vos amis… Mais internet n’est pas un album privé», rappelle cette campagne.

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