Intervenant après trois jours de violences dans le pays, le président iranien Rohani a rejeté dimanche dans une déclaration "la violence et la destruction de biens publics". Il s'est cependant dit favorable à ce que la critique puisse s'exprimer.
Dimanche 31 décembre, le président iranien Hassan Rohani a rejeté "la violence et la destruction de biens publics", mais a affirmé qu'il fallait créer "un espace pour que les partisans de la révolution et le peuple puissent exprimer leurs inquiétudes quotidiennes".
Cette déclaration rapportée par la télévision d'État intervient après trois jours de violences qui ont touché Téhéran et de nombreuses villes d'Iran, où des manifestants ont critiqué le pouvoir et les difficultés économiques.
"Critiquer est totalement différent de l'utilisation de la violence et de la destruction des biens publics. Nous accueillons positivement les critiques", a assuré Rohani lors du Conseil des ministres, selon la télévision d'État.
"Créer les conditions pour la critique"
"Il faut même créer les conditions pour la critique, les protestations légales, y compris des manifestations et des rassemblements légaux", a-t-il déclaré. "C'est le droit du peuple."
"Le peuple est totalement libre pour exprimer ses critiques (...) mais il faut faire attention à ce que ces critiques (...) permettent d'améliorer la situation du pays et la vie des gens", a-t-il encore affirmé.
L'Iran a averti dimanche que les manifestants antigouvernementaux allaient "payer le prix" et a limité l'accès aux réseaux sociaux pour tenter d'empêcher de nouvelles protestations, après trois jours de contestation durant lesquels deux personnes ont été tuées.
Rohani a également critiqué les déclarations de son homologue américain Donald Trump, qui avait affirmé que "le gouvernement iranien devrait respecter" les droits des manifestants.
"Ce monsieur aux États-Unis, qui veut monter de la sympathie à l'égard du peuple iranien, oublie qu'il l'a traité de terroriste (...)", a jugé Hassan Rohani, qui estime que Donald Trump "n'a pas le droit de compatir avec le peuple iranien".
Avec AFP