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La Tunisie "mécontente" de figurer sur la liste des paradis fiscaux de l'Union européenne

Des responsables économiques et politiques tunisiens ont exprimé leur mécontentement, mercredi, après que l’Union européenne a inscrit leur pays sur sa liste noire des paradis fiscaux.

L’inscription de la Tunisie par l’Union européenne (UE) sur sa liste noire des paradis fiscaux a entraîné une polémique dans le pays. Le ministère tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a exprimé "sa surprise et son mécontentement", réclamant dans un communiqué une "révision de cette classification dans les plus brefs délais".

Des responsables économiques et dirigeants politiques européens ont, de leur côté, mis en cause le manque de réactivité des autorités tunisiennes pour rassurer Bruxelles, en comparaison notamment avec le Maroc, qui, un temps pointé du doigt, ne s'est finalement pas retrouvé sur la liste noire.

Une "décision dangereuse"

Une source gouvernementale tunisienne a estimé sous couvert d'anonymat que la décision de l'UE sanctionnait "le refus officiel de la Tunisie de [...] suspendre les avantages fiscaux en faveur des sociétés exportatrices basées sur son sol".

De son côté, la fédération patronale tunisienne Utica, tout en soulignant la "souveraineté fiscale" du pays, a appelé le gouvernement à "reprendre le dialogue avec l'Union européenne sur ce sujet et faire tout le nécessaire pour remédier à cette situation". L'Utica a déploré une "décision dangereuse".

"Un coup dur pour la transition démocratique"

Pour la puissante centrale syndicale UGTT, "cette classification n'est pas juste pour la Tunisie" et représente "un coup dur pour la transition [démocratique] du pays".

Le syndicat a dit craindre les sanctions économiques qu'une telle décision pourrait engendrer "au moment où [le] pays se prépare à entamer un nouveau tour de négociations avec l'UE dans le cadre de l'accord de libre-échange".

Cette classification intervient alors que la Tunisie, qui ne parvient pas à boucler son budget pour 2018, a prévu dans le cadre de la loi de Finances en cours de discussion au Parlement, d'avoir recours à des emprunts.

Outre la Tunisie, figurent entre autres sur cette liste la Corée du Sud, le Panama, Bahreïn, les Émirats arabes unis ou Trinidad et Tobago.

Avec AFP