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Présidentielle au Honduras : sur France 24, le candidat Nasralla demande un recomptage des votes

Dans un entretien accordé à France 24, l'opposant de gauche Salvador Nasralla, arrivé deuxième à l'élection présidentielle du 26 novembre au Honduras, a affirmé lundi rejeter ce résultat et accuse le Tribunal suprême électoral de fraude.

Candidat de l'Alliance d'opposition pour la dictature, Salvador Nasralla, un présentateur de télévision novice en politique, a accusé le Tribunal suprême électoral (TSE) du Honduras, lundi 4 décembre d’avoir manipulé les résultats de l'élection présidentielle du 26 novembre. Dans un entretien exclusif accordé à France 24, il accuse notamment le TSE d'avoir gonflé le nombre de bulletins physiques en faveur de Juan Orlando Hernandez et d'avoir supprimé ceux au nom du candidat Nasralla.

"Le tribunal a planifié ce vol des votes, avant même l’élection, dans les bureaux où il savait que le vote n’était pas digital, estime-t-il. Ils ont donc introduit dans les urnes deux votes par personne ; et quand les urnes sont arrivées au Tribunal le lundi, ils ont simplement enlevé les votes qui ne les arrangeaient pas."

Les résultats présentés lundi par le TSE, qui a refusé de désigner officiellement un vainqueur en raison de possibles recours, portent sur 99,96 % des bulletins dépouillés. Ils attribuent à Salvador Nasralla 41,39 % des voix, contre 42,98 % pour le président sortant Juan Orlando Hernandez.

"Le gouvernement a utilisé une stratégie d’infiltration de nos manifestations"

Salvador Nasralla confie à France 24 vouloir contester les résultats et exige que soient analysés les bulletins physiques qui représentent 29 % du total des suffrages, selon lui. Il affirme avoir le soutien en ce sens des États-Unis, de l’Organisation des États américains (OEA) et de l’Union européenne, trois institutions qui ont envoyé des observateurs au Honduras.

Le candidat de gauche accuse par ailleurs le gouvernement et l’armée du Honduras d’être à l’origine des débordements dans les rues et appelle ses soutiens à poursuivre les manifestations.

"Le gouvernement a utilisé une stratégie d’infiltration de nos manifestations par des militaires en uniforme. Ils sont sortis des manifestations et ont commencé à voler dans les commerces. Et dans les médias, ils rejettent la faute sur nous. Nous avons des vidéos où l’on voit ces gens sortir des manifestations accompagnés par des militaires pour aller piller les magasins", affirme Salvador Nasralla.