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Pétrole : l'Opep prolonge ses quotas de production jusqu'à fin 2018

L'Opep et 10 pays extérieurs au cartel emmenés par la Russie ont décidé jeudi de prolonger jusqu'à fin 2018 leur accord de réduction de la production de pétrole afin de résorber complètement l'excédent d'offre sur le marché.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses 10 partenaires, dont la Russie, ont décidé jeudi 30 novembre de prolonger leurs quotas de production de pétrole jusqu'à fin 2018. Ils se laissent toutefois la possibilité d'y mettre fin plus tôt en cas de flambée des cours.

Vingt-quatre pays, comptant pour quelque 60 % de l'offre mondiale, vont donc continuer à tailler dans leur production à hauteur de 1,8 million de barils par jour au total, comme ils s'y efforcent depuis leur pacte inédit passé il y a un an pour
résorber complètement l'excédent d'offre sur le marché.

Moscou s'aligne sur Riyad

Preuve de l'importance qu'elle attache à sa position au Moyen-Orient, la Russie a décidé de s'aligner sur la position de l'Arabie saoudite, le premier exportateur mondial de pétrole. Ces deux pays se sont rapprochés ces derniers mois. Le roi Salmane d'Arabie saoudite s'est rendu en octobre à Moscou, une première, où d'importants accords militaires et économiques ont été scellés.

La reconduction du soutien russe n'était pourtant pas acquise, les entreprises nationales étant tentées de profiter du rétablissement des cours pour relancer leurs extractions.

Frictions politiques

L'Arabie saoudite a également pu faire prévaloir sa position au sein même de l'Opep, en dépit des frictions politiques au Moyen-Orient, notamment entre Riyad et Téhéran, tandis que le Qatar est toujours soumis à un blocus de ses voisins arabes.

Riyad jugeait crucial de prolonger l'accord de limitation de production qui a permis une remontée des prix du brut et a renfloué les caisses de la pétromonarchie saignées par l'effondrement des cours entre 2014 et 2016, en raison d'une surabondance de l'offre. Ce succès avait été possible car l'Opep avait convaincu 10 pays extérieurs au cartel de se joindre au plafonnement.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, le nouvel homme fort de l'Arabie saoudite, ne peut se permettre de voir les cours flancher à nouveau s'il veut mener à bien ses projets de réforme, estiment les analystes. Le baril de Brent, qui fait référence en dehors des États-Unis, évolue désormais au-dessus des 60 dollars, après avoir plongé jusqu'à 26 dollars en février 2016.

Partie serrée face à Washington

La Libye et le Nigeria, initialement exemptées d'une limitation de leur production, vont se joindre à l'effort du groupe. Ces deux pays ne dépasseront pas leur production maximale de 2017, a assuré le ministre saoudien de l'Énergie Khaled al-Faleh, affirmant qu'il "n'y aura pas de surprise de surproduction de la part du Nigeria ou de la Libye". À l'inverse, les difficultés de production du Venezuela, en proie à une grave crise économique et politique, devraient contribuer au rééquilibrage de l'offre.

Moscou et Riyad jouent une partie serrée face à leurs concurrents américains, non tenus par l'accord et dynamisés par les gisements de pétrole de schiste : ils comptent profiter du redressement des prix pour prendre des parts de marché.

Avec AFP et Reuters