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Après des propos antisémites, une étudiante gazaouie quitte la France pour le Qatar
L'étudiante gazaouie, Nour Attaalah, a quitté la France pour le Qatar, dimanche. À la suite de révélations sur des publications antisémites, les réactions politiques s'étaient enchaînées. "Au vu de leur gravité, Mme Attaalah ne pouvait demeurer sur le territoire national " a indiqué le Quai d'Orsay.
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, quitte la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres à l'Élysée, à Paris, le 30 juillet 2025. © Thomas Sanson, AFP

Elle était arrivée en France pour étudier à Science Po Lille. L'étudiante gazaouie, Nour Attaalah, a quitté la France pour le Qatar à la suite d'anciennes publications antisémites retrouvées sur ses réseaux sociaux, selon Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, dimanche 3 août.

"Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a souligné le caractère inacceptable des propos relayés avant son entrée sur le territoire français par Mme Nour Attaalah, étudiante gazaouie. Au vu de leur gravité, Mme Attaalah ne pouvait demeurer sur le territoire national. Elle a quitté la France aujourd'hui pour rejoindre le Qatar et y poursuivre ses études", écrit le Quai d'Orsay dans un communiqué.

"Nour Attaalah a quitté le territoire national. Elle n'y avait pas sa place. Je l'avais dit, nous l'avons fait", a affirmé Jean-Noël Barrot dans un message sur X.

Après des propos antisémites, une étudiante gazaouie quitte la France pour le Qatar
"Nour Attaalah a quitté le territoire national. Elle n'y avait pas sa place. Je l'avais dit, nous l'avons fait", a affirmé Jean-Noël Barrot sur X, dimanche 3 août. © Capture d'écran X

L'avocat de la jeune femme, Me Ossama Dahmane, a confirmé dans un communiqué qu'elle avait "fait le choix, en concertation avec le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, de poursuivre ses études dans un autre pays, dans un esprit d'apaisement et pour préserver sa sécurité", même si elle "conteste fermement l'ensemble des accusations dont elle fait l'objet". 

"Les faits reprochés reposent principalement sur des tweets repartagés, détachés de tout contexte", souligne-t-il.

Bénéficiaire d'une bourse du gouvernement

La jeune femme, bénéficiaire d'un visa étudiant et d'une bourse du gouvernement dans le cadre d'un programme destiné aux étudiants gazaouis, devait intégrer Sciences Po Lille à la rentrée. Elle était arrivée en France le 11 juillet, selon une source diplomatique française.

Mais la découverte de publications appelant à tuer les juifs sur les réseaux sociaux ces deux dernières années, supprimées depuis, a entraîné sa désinscription, une enquête judiciaire pour apologie du terrorisme, et une enquête pour déterminer pourquoi cela n'avait pas été détecté en amont.

L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer les captures d'écran attribuées à cette étudiante par des internautes et des médias. Sciences Po Lille a indiqué mercredi que "les propos sur les réseaux sociaux de la jeune fille sont confirmés", sans fournir plus de détails.

Programmes d'évacuation depuis Gaza suspendus

La vive polémique suscitée par cette affaire a amené Jean-Noël Barrot à annoncer, vendredi, que la France gelait tous ses programmes d'évacuation depuis Gaza dans l'attente des conclusions d'une enquête sur les failles qui ont empêché la détection de ces publications.

Interrogé par l'AFP, le Quai d'Orsay n'a pas précisé combien de personnes étaient concernées par cette décision, invoquant des raisons de confidentialité.

Par ailleurs, "tous les profils qui sont entrés en France vont faire l'objet d'une nouvelle vérification", a-t-il ajouté, alors que la France a accueilli des centaines de Gazaouis depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, en représailles à des attaques de ce dernier contre Israël le 7 octobre 2023.

Avec AFP