Le président français Emmanuel Macron, interrogé sur les crises politiques en Afrique, a affirmé qu'il souhaitait que "le peuple togolais puisse s'exprimer librement" et qu'il y ait des élections fin 2018 en RD Congo.
Le président français Emmanuel Macron a abordé la problématique de la transition politique dans certains pays africains lors de son entretien à France 24 et RFI, mercredi 29 novembre.
"Je souhaite que l’Union africaine soit la plateforme qui permette de porter cela avec beaucoup plus de vigueur", a-t-il soutenu, insistant sur la nécessité d'arrêter de "donner des leçons".
Décembre 2018, dernier délai pour Joseph Kabila
La crise politique en République démocratique du Congo, où le président Joseph Kabila devait terminer son mandat fin 2016 mais où les élections ont été reportées à 2018, a notamment été évoquée. "J’ai conduit plusieurs démarches pour demander au président [Kabila] de procéder aux élections, comme il s’y était engagé et comme c’était prévu", a affirmé Emmanuel Macron. Il en a notamment parlé, mercredi à Abidjan, avec le nouveau président angolais João Lourenço.
Selon Emmanuel Macron, l'Union africaine est le "bon forum" pour mener les discussions et permettre que les élections aient bien lieu en 2018, "dans le cadre constitutionnellement prévu". La Constitution congolaise empêche Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, mais lui permet de rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un successeur. Le Conseil de sécurité de l'ONU a entériné, mardi, le calendrier électoral prévoyant des élections le 23 décembre 2018, tout en constatant les retards accumulés.
En octobre 2016, l'Union africaine avait déjà tenté, sans succès, de résoudre l'impasse politique en RD Congo.
Au Togo, le peuple doit pouvoir "s'exprimer librement"
Au moment de l'ouverture du 5e sommet Union européenne-Union africaine, mercredi, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale togolaise Lomé à l'appel de l'opposition, en amont du dialogue politique promis par le pouvoir. "Je souhaite surtout que le peuple togolais puisse s’exprimer librement et donc que le cadre du pluralisme soit respecté et que les oppositions puissent faire valoir leurs arguments", a soutenu Emmanuel Macron.
Le chef de l'État Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005, fait face depuis trois mois à une mobilisation populaire qui réclame son départ. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans. "La conservation longue du pouvoir sans processus électoraux, sans cadre du pluralisme, n’est pas une bonne chose", a ajouté le président français, soulignant l'importance d'un "cadre électoral dans lequel les oppositions puissent s’exprimer".