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La vice-Première ministre irlandaise contrainte de démissionner par l'opposition

La vice-Première ministre irlandaise Frances Fitzgerald a annoncé sa démission, mardi, sous la menace d'une motion de censure déposée par l'opposition. Elle est mise en cause dans un scandale touchant la police.

Sous la pression de l'opposition, la vice-Première ministre irlandaise Frances Fitzgerald a annoncé mardi 28 novembre sa démission, contribuant à désamorcer une crise politique qui aurait conduit à la chute du gouvernement et à de nouvelles élections.

"Je crois qu'il est nécessaire de prendre cette décision pour éviter des élections malvenues et potentiellement déstabilisatrices", a-t-elle déclaré dans un communiqué publié sur Twitter.

Statement by Frances Fitzgerald on her Resignation as Tanaiste and Minister pic.twitter.com/naZsyjZfiW

  Frances Fitzgerald (@FitzgeraldFrncs) 28 novembre 2017

Le parti d'opposition de centre-droit Fianna Fáil, avec lequel le Fine Gael (centre-droit également) du Premier ministre Leo Varadkar a passé voilà dix-huit mois un accord pour gouverner, faute de majorité au parlement, avait réclamé cette démission. Sans cela, il menaçait de voter la motion de censure qu’il avait déposée et qui devait initialement être soumise au vote des députés irlandais à partir de 20 h GMT.

Des élections anticipées malgré tout ?

La démission de Frances Fitzgerald rend désormais le maintien de cette motion plus qu'incertain. Deux autres partis d'opposition, le Labour (travailliste) et le Sinn Fein (nationaliste) étaient associés à cette exigence et ont de toute façon estimé, mardi, que le départ de Frances Fitzgerald ne devrait pas suffire à éviter la tenue d'élections anticipées d'ici à trois-quatre mois.

L'opposition réclamait la démission de Frances Fitzgerald depuis sa mise en cause dans un scandale impliquant un lanceur d'alerte qui dénonçait la corruption au sein de la police. Lundi 27 novembre au soir, la publication de nouveaux documents mettait en lumière le rôle joué par la vice-Première ministre dans le scandale qui éclabousse la police depuis 2014 : Frances Fitzgerald est accusée d'avoir menti sur ce qu'elle savait au sujet d'une supposée campagne de dénigrement menée par la direction de la police contre le lanceur d’alerte, l’officier Maurice McCabe.

Le Premier ministre Leo Varadkar avait dans un premier temps assuré qu'il n'exigerait pas le départ de Frances Fitzgerald. Elle-même avait déclaré sur Twitter qu'elle souhaitait se défendre devant la commission chargée de l'enquête. Mais la pression, alors que la question de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord est un point clé des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a rendu intenable le statu quo.

Londres et Bruxelles espèrent pouvoir passer à la phase deux des négociations lors du prochain Conseil européen, les 14 et 15 décembre.

Avec AFP et Reuters