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Pakistan : les manifestants islamistes ont obtenu satisfaction

Les islamistes radicaux qui occupaient un des accès à la capitale Islamad ont plié bagage lundi estimant que le gouvernement avait accédé à leurs demandes. Le ministre de la justice Zahid Hamid a notamment démissionné sous leur pression.

Le groupe d'islamistes radicaux qui bloquaient l'accès à la capitale du Pakistan ont suspendu lundi 27 novembre leur mouvement après avoir obtenu du gouvernement l'acceptation de leurs demandes et la démission du ministre de la Justice, Zahid Hamid.

Depuis près de trois semaines, deux à trois mille militants du Tehreek-e-Labaik campaient sur la principale autoroute d'accès à Islamabad pour protester contre la modification de la formulation d'une prestation de serment électoral dans un sens qu'ils jugent blasphématoire.

"Notre réclamation principale a été acceptée", a déclaré Ejaz Ashrafi, porte-parole du Tahreek-e-Labaik. La démission du ministre, Zahid Hamid, a été confirmée par la chaîne de télévision publique PTV.

Sept personnes ont été tuées et deux-cents blessées samedi lors de l'intervention de milliers d'agents des forces de sécurité qui ont tenté de disperser les manifestants, sans parvenir au bout du compte à les chasser des lieux qu'ils occupaient.

Un recul embarrassant

Le projet du ministre de la Justice qui a provoqué l'ire des radicaux prévoyait qu'en proclamant que Mahomet est le dernier prophète de l'islam, il ne serait plus nécessaire de dire "Je jure solennellement", mais simplement "Je crois".

Cet affaiblissement a été considéré par le Tahreek-e-Labaik comme un blasphème. Le gouvernement a mis le changement proposé par le ministre de la Justice sur le compte d'une erreur administrative et a rétabli la formulation originale.

Néanmoins, son recul face aux exigences du Tahreek-e-Labaik pourrait se révéler embarrassant pour le parti au pouvoir, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PLM-N), dans la perspective des prochaines élections, normalement à la mi-2018.

Avec Reuters