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Les pays membres de l'Union européenne réussiront-ils à s'entendre sur l'avenir du glyphosate ? L'autorisation de l'herbicide total le plus utilisé dans le monde arrive à échéance le 15 décembre et son sort est examiné par les Vingt-Huit, lundi.

Les États membres de l'Union européenne (UE) se penchent une dernière fois sur le sort contesté du glyphosate lors d'un comité d'appel, lundi 27 novembre, à Bruxelles, même si les lignes de division ne semblent guère avoir bougé depuis l'impasse du premier scrutin.

Quatorze États pour, neuf contre, et cinq abstentions : après deux ans de controverse autour de l'herbicide dont le caractère cancérogène fait débat, le vote du 9 novembre sur la proposition de la Commission de réautoriser le glyphosate pour cinq ans a entériné la fracture entre les pays de l'UE.

Le vote de lundi doit se dérouler selon les mêmes principes que le 9 novembre mais chaque État membre sera représenté à un "niveau politique supérieur" par rapport aux experts du premier comité. La réunion commence à 14 h 30.

Si la proposition revient à l'identique sur la table, il est toutefois possible pour un pays de proposer un amendement, ce qui n'écarte pas un éventuel vote sur une période d'autorisation plus courte.

La décision sera prise à la majorité qualifiée, soit 16 États représentant 65 % de la population de l'UE. Or sans le soutien des poids-lourds démographiques de l'UE, il est difficile d'entrevoir une issue à l'impasse.

La France votera contre

Engluée dans des négociations de coalition, l'Allemagne ne devrait toujours pas prendre position : elle faisait partie des abstentionnistes.

La France, qui fait partie des chefs de file hostiles à une nouvelle autorisation avec l'Italie, a redit son opposition. "Considérant les risques, la France s'opposera à (la) proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense qu'une durée plus courte serait possible", a expliqué dimanche dans l'hebdomadaire JDD Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique.

[TRIBUNE] Comme l'a rappelé le Premier ministre @EPhilippePM, la France veut construire une sortie progressive du #glyphosate et, avec plusieurs partenaires, nous pensons qu’une durée plus courte serait possible https://t.co/F9ZsIkAEVS pic.twitter.com/kzzEF5fbc6

  Brune Poirson (@brunepoirson) 26 novembre 2017

En cas de nouvelle absence de décision, c'est la Commission qui devra trancher avant le 15 décembre, date d'expiration de la licence actuelle. Interrogé jeudi lors d'une conférence de presse sur l'état de santé des Européens, le commissaire responsable du dossier, Vytenis Andriukaitis, avait botté en touche.

Pour Greenpeace, qui fait partie des ONG ayant activement mené campagne contre le glyphosate, cette fin de parcours est difficile. La Commission "se plaint qu'il y a trop de responsabilité sur ses épaules, et que les gouvernements européens se cachent derrière elle, mais (...) elle ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre", a déclaré à l'AFP Franziska Achterberg, de Greenpeace Europe. "Ils ne veulent pas qu'on leur reproche des décisions qui sont impopulaires. Mais dans le même temps, ils ne sont pas prêts à écouter les préoccupations des gens", a-t-elle déploré.

Une pétition officielle demandant la disparition progressive du glyphosate dans l'UE, classée "initiative citoyenne européenne", a récolté plus d'un million de signatures. Elle a été déposée auprès de la Commission qui doit y répondre d'ici le début de l'année prochaine.

Avec AFP