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Le pape en visite en Birmanie et au Bangladesh, en plein drame des Rohingyas

Le pape François débutera lundi deux visites en Birmanie et au Bangladesh. Un voyage diplomatiquement miné lors duquel ses paroles sur le drame des Rohingyas, minorité musulmane persécutée par l’armée birmane, devraient être scrutées.

À partir de lundi 27 novembre, le pape François sera en visite en Birmanie et au Bangladesh, deux pays impliqués dans le drame des Rohingyas. Cette minorité musulmane persécutée par l’armée birmane connaît depuis plusieurs mois un très important exode vers le Bangladesh pour fuir les violences des soldats.

Le voyage, planifié avant l'exode massif des Rohingyas, sera "très intéressant diplomatiquement", admet le porte-parole du Vatican, Greg Burke, une expression où pointe une certaine inquiétude.

Chaque mot du pape François à ce sujet promet d’être minutieusement scruté. Même si le souverain pontife a déjà évoqué en termes forts le drame de cette ethnie qui a presque entièrement fui le sol birman, il a précisé, dans des vidéos séparées aux populations birmane et bangladaise, qu'il venait porter un "message de réconciliation, de pardon et de paix".

Éviter le mot Rohingya

Pour éviter de commettre des impairs et d’attiser l’ire des nationalistes bouddhistes, François a reçu samedi au Vatican l'archevêque de Rangoun, Charles Bo. Ce-dernier lui a fait trois recommandations : éviter le mot Rohingya (parler plutôt des "musulmans de l'État Rahkine"), ajouter une discrète rencontre avec l'armée birmane et organiser une table ronde interreligieuse.

Le pape assistera donc à cette table ronde et rencontrera mardi la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi qui dirige le gouvernement civil. Le pape parlera aussi discrètement avec le chef de l'armée birmane, le général Min Aung Hlaing, qui a récemment jugé impossible le retour en masse des réfugiés.

Après une homélie dédiée aux jeunes, symboles d'espoir, le pape s'envolera pour le Bangladesh le 30 novembre (jusqu'au 2 décembre). C'est là qu'il rencontrera enfin "un petit groupe de Rohingyas", dans le cadre d'une rencontre interreligieuse "pour la paix" prévue à Dacca.

Avec AFP