En exil depuis son éviction, l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa est rentré mercredi au Zimbabwe, à la faveur de la démission de Robert Mugabe. Cet ancien pilier du régime prendra dès vendredi les rênes du pays.
L'ancien vice-président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui doit succéder au président démissionnaire Robert Mugabe, est rentré dans son pays mercredi 22 novembre.
Emmerson Mnangagwa, qui était en exil depuis son éviction du début novembre, a salué "le début d'une nouvelle démocratie" au Zimbabwe et appelé "tous les patriotes" à travailler ensemble, dans son premier discours depuis le début de la crise.
"Aujourd'hui, nous assistons au début d'une nouvelle démocratie", a-t-il lancé, tout sourire, sous les vivats de centaines de personnes réunies devant le siège du parti au pouvoir, la Zanu-PF, à Harare.
Promettant d'être "le serviteur" du peuple, l'ancien vice-président, 75 ans, qui doit être investi vendredi président du pays, a appelé "tous les Zimbabwéens patriotes à se réunir, à travailler ensemble."
Il a également remercié l'armée qui, suite à son limogeage, est intervenue dans la nuit du 14 au 15 novembre, sans violence apparente. Emmerson Mnangagwa a révélé avoir été "en contact permanent" avec les chefs de l'armée pendant la crise.
Dimanche, il avait été propulsé à la tête de la Zanu-PF , après la chute de son fondateur Robert Mugabe. Il a été désigné dans la foulée candidat à la prochaine élection présidentielle, théoriquement organisée en 2018.
L'ancien bras droit de Robert Mugabe a été victime d'une violente campagne de dénigrement de l'ex-première dame Grace Mugabe, qui a obtenu le 6 novembre son éviction. C'est son expulsion qui a provoqué le coup de force de l'armée et finalement la chute du plus vieux chef de l'État de la planète.
Emmerson Mnangagwa, qui fut tour à tour ministre de la Justice, des Finances, du Logement, de la Défense et vice-président à partir de 2014, n’est pas connu pour sa magnanimité, bien au contraire, ce qui lui vaut d’ailleurs son surnom de "crocodile".
Fidèle de l'ancien président et de son régime, héros de la guerre d'indépendance, plusieurs fois ministre, il a dirigé l'appareil sécuritaire zimbabwéen durant quatre décennies. Son bilan en matière de droits de l'Homme n'est pas exemplaire, ont rappelé les ONG.
À plusieurs reprises, il s'est signalé comme le fidèle exécuteur des basses besognes de Robert Mugabe. "Des dizaines de milliers de personnes ont été torturées, ont disparu ou ont été tuées" sous l'ère Mugabe, a insisté Amnesty International, appelant le pays à "renoncer aux abus du passé".
Avec AFP