
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 22 novembre, le verdict attendu à La Haye, où le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie juge l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic. Le transfert de l’Autorité bancaire européenne à Paris. La réforme de l’université. Et une demande en mariage en haut d’une grue.
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A la une de la presse française, ce matin, le verdict, attendu aujourd’hui, du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie de La Haye, concernant Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie.
Celui qui fut surnommé «le boucher des Balkans», est poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre lors de la guerre de Bosnie – accusé d’être responsable du siège de Sarajevo et du génocide de Srebrenica, qui a fait au moins 8000 victimes. Son visage fait la une de Libération, qui précise que Ratko Mladic, qui risque la perpétuité, est le dernier sur 161 inculpés à être jugé par le TPI pour l’ex-Yougoslavie, fondé en 1993 - un long chapitre judiciaire, qui n’a pas permis de «faire taire les divisions du pays», mais dont Libé salue les résultats: «On peut dire du tribunal pénal international qu’il n’a pas enquêté partout avec la même minutie ou la même réussite, que certains crimes commis dans l’ex-Yougoslavie, comme par exemple par l’UCK kosovare ou les milices croates, n’ont pas été punis à la hauteur de leur cruelle inhumanité», «mais qui pourra nier l’indiscutable progrès que constituent les sanctions prononcées après un procès en bonne et due forme contre des criminels impitoyables dont personne ne peut contester la culpabilité écrasante?». «Il est bon que, dans la cervelle de ceux qui tuent au nom du sang ou de la race, trotte en permanence la menace diffuse d’avoir un jour à s’expliquer».
Le Monde s’est plongé dans les 4600 témoignages recueillis par le TPI pour l’ex-Yougoslavie. La correspondante du quotidien à La Haye, qui est aussi celle de France 24, Stéphanie Maupas, a retenu quatre de ces récits, celui d’une mère, d’un bourreau, d’un résistant et d’un survivant. On a choisi pour vous celui d’un ex-soldat, coursier dans l’armée de Ratko Mladic, entendu en 2007, qui a raconté comment il est finalement parvenu à sauver un enfant, rescapé par miracle d’un peloton d’exécution. «Il y avait donc ce tas de corps morts qui ne ressemblait même plus à des êtres humains, c’était de la chair, de la chair en morceaux. Puis, un être humain en a émergé. Un garçon de 5 à 6 ans. C’était incroyable. Un être humain est ressorti de ce tas et a commencé à se diriger vers le chemin où se tenaient ces hommes avec des mitraillettes. Cet enfant marchait vers eux. Tous ces soldats, tous ces policiers, (…) tout d’un coup, ils ont baissé leurs armes et tous, jusqu’au tout dernier, sont restés gelés sur place. Il y avait cet enfant. (…) C’était un enfant».
En France, les Echos saluent le transfert, pour cause de Brexit, de l’autorité bancaire européenne à Paris. Le journal, qui dit voir dans ce déménagement «un symbole fort pour un pays réputé ne pas aimer la finance», se réjouit de voir la France «se relancer face à Francfort, pour attirer les banquiers de la City de Londres». «La prise de l’Autorité bancaire européenne est une grande victoire pour la place de Paris», écrit le journal, dont la joie n’est pas partagée par l’Humanité: «Plutôt que de se féliciter (du transfert) de cette institution de surveillance au service de la doxa capitaliste et des actionnaires, critique l’Huma, la France, en cherchant des alliances avec le Portugal ou la Grèce, doit favoriser des politiques répondant aux enjeux sociaux et environnementaux avec la création d’un fond de développement, une harmonisation sociale et fiscale, et être à l’initiative d’une taxation effective sur les transactions financières, et de la lutte contre la fraude fiscale».
Au menu, également, la présentation, aujourd’hui, en Conseil des ministres, du projet de loi réformant l’accès à l’université. D’après le Figaro, le projet du gouvernement serait en train de mettre fin au «dogme de l’université pour tous» – un dogme déjà largement mis en cause dans les faits, plus d’un étudiant sur deux étant inscrit dans une filière sélective. Le journal fait aussi état d’un sondage, selon lequel 65% des jeunes de 16 à 24 ans, seraient acquis à l’idée de sélection: «On les comprend sans trop de peine, écrit le Figaro. Mieux vaut miser sur ses compétences que confier son avenir à l’arbitraire». Cette évolution ne convainc pas, en revanche, le secrétaire général du principal syndicat de l’enseignement supérieur, cité par l’Humanité. Selon Hervé Christofol, «face à l’augmentation de 200 000 étudiants dans le supérieur dans les 5 ans qui viennent, le gouvernement (aurait choisi) de relever le défi par le bas, cad par la sélection généralisée et le sous-investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche».
Le gouvernement qui a tranché, hier: il n’y aura pas d’écriture dite « inclusive » dans les textes officiels. Le débat sur cette grammaire féministe, qui remet en cause la règle voulant que le masculin l’emporte sur le féminin, va néanmoins continuer, selon la Croix, qui s’est demandé si la langue pouvait «faire avancer l’égalité». Les avis sont partagés, mais pour l’historienne Alya Aglan et la journaliste Sandra Freeman, la question n’est pas là. Toutes deux signent une tribune dans l’Obs pour demander à ce que l’égalité des sexes soit gravée dans la Constitution française «comme un principe inaliénable»: «cette métamorphose qu’on souhaite faire subir à notre langue pour promouvoir l’inclusif n’est qu’un leurre», selon elles.
Mais on ne se quitte pas sur ces histoires de guerre des sexes, auxquelles on préfère les histoires d’amour. Attention, toutefois, à certaines initiatives enflammées, comme celle de cet amoureux transi de Marseille, qui a voulu faire sa demande en mariage du haut d’une grue… et qui a fini au poste, après avoir été pris pour un terroriste. Lu dans le Parisien.
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