logo

"La chancelière chancelle"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 21 novembre, la réaction à la crise politique en Allemagne. Ses conséquences pour l’Europe, et pour le projet de refondation de l’UE défendu par Emmanuel Macron. Et l’optimisme débordant du Parisien.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

Au menu de cette revue presse française, la crise politique en Allemagne, où Angela Merkel n’est pas parvenue à former une nouvelle coalition.

«La chancelière qu’on croyait inamovible chancelle», annonce Libération – qui juge «de nouvelles élections inévitables, en forme de quitte ou double» pour Angela Merkel, dont les difficultés seraient «une mauvaise nouvelle pour la vie politique allemande», et «une mauvaise nouvelle pour l’Europe, qui voit l’un des piliers essentiels de l’Union fragilisé». Angela Merkel dont la décision «courageuse» de faire face à l’afflux de réfugiés aurait favorisé l’émergence du parti d’extrême-droite AfD, la privant d’une partie de ses voix habituelles, selon Libé, qui voit partout en Europe «le raidissement identitaire bousculer la donne traditionnelle»: «partout l’informel mais virulent parti de l’intolérance progresse», s’alarme le journal. «Angela Merkel, quoi qu’on pense de sa politique par ailleurs, avait résisté avec fermeté à cette pente dangereuse. Elle en paie le prix. C’est un sujet à méditer pour tous les démocrates de l’Union».

Assiste-t-on au «crépuscule» d’Angela Merkel? Question du Figaro. ««Mutti» était la figure rassurante qui garantissait à ses sujets un avenir prospère et sans secousses. Alors, ingratitude et versatilité des peuples? Manque de lucidité des gouvernants qui perdent le fil de leurs attentes? Sans doute un peu des deux», écrit le journal, pour qui a chancelière paye (surtout) l’embourbement de sa méthode et son absence de vision, de grand projet. Comme si sa gestion sage et placide de la maison Allemagne avait lassé, n’était plus à la hauteur des enjeux». «Démonstration est faite que l’on ne saurait gouverner indéfiniment au centre sans s’exposer à la montée des extrêmes», poursuit le Figaro, qui ne vend pas pour autant la peau d’une chancelière «prête à se battre pour empêcher sa chute» - quitte à se présenter une nouvelle fois devant les électeurs.

Présentée jusque-là comme un modèle de stabilité, l’Allemagne est menacée de paralysie. Elle n’est toutefois pas la seule, en Europe, à affronter le problème, qui a déjà touché la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas. Un phénomène qui amène le Huffington Post à s’interroger sur le sens de cette crise qui frappe les régimes parlementaires, surtout ceux où «le scrutin proportionnel a souvent participé à l'émiettement du spectre politique». Le site évoque notamment l’impact de la crise économique de 2008, qui a nourri la montée des partis populistes et le refus des partis traditionnels de composer avec des formations jugées infréquentables et la pression des velléités séparatistes.

La France, pour le moment, échappe à ce problème. La crise politique allemande la touche toutefois particulièrement, dans la mesure où les difficultés d’Angela Merkel risquent de remettre en question le pari d’Emmanuel Macron, de «tout miser» sur elle pour refonder l’Union européenne, d’après l’Opinion. «Sans un concours actif de Berlin, la France n’a pas la capacité de mener à bien les réformes qu’Emmanuel Macron a proposées pour démocratiser l’Europe, et renforcer la solidarité entre les Etats membres , prévient le journal, dont l’analyse est toutefois nuancée par Libération, qui explique que «si Angela Merkel parvient finalement à gouverner sans les eurosceptiques modérés du FDP, les libéraux allemands, alors l’intégration européenne souhaitée par Emmanuel Macron s’en trouvera renforcée».

Emmanuel Macron consulte, justement, en ce moment-même les partis politiques, pour discuter ses projets européens. Selon l’Opinion, le président chercherait à élaborer un programme «qui conviendrait au plus grand nombre», notamment aux Républicains, où Alain Juppé a annoncé sa décision de soutenir ses décisions sur l’Europe, contre l’avis de son parti. Et il commencerait, aussi, à préparer les élections européennes de 2019, dont il souhaite modifier le mode de scrutin – en revenant à une circonscription nationale alors que, depuis les européennes de 2004, la France est divisée en huit circonscriptions.

Une bonne nouvelle, enfin, pour terminer. D’après un sondage du Parisien, les jeunes Français se disent majoritairement confiants pour leur avenir. «Jeunes et optimistes!», s’exclame le journal, qui affirme que 78 % des moins de 26 ans «voient leur avenir en rose», «alors que leurs parents ont tendance à s’inquiéter pour eux». Après la liesse déclenchée la semaine dernière par la commande record d’Airbus et l’attribution du Mondial de rugby 2023 à la France, le Parisien découvre une nouvelle raison de se réjouir. Le quotidien explique que «l’optimisme est à la mode dans l’Hexagone, surtout depuis la dernière campagne présidentielle», et la victoire d’Emmanuel Macron, qui a dit vouloir faire «renouer les Français avec l’optimisme». Vous n’êtes pas encore tout à fait convaincu? Qu’à cela ne tienne, le Parisien dégaine un autre chiffre, le taux de natalité. Avec 1,96 enfant en moyenne par femme, la France ferait figure de «bonne élève», alors que ses voisins tournent autour de 1,5. «Faire des enfants n’est-il pas la preuve ultime de l’optimisme d’un peuple?», lance le journal. Et vous, qu’en pensez-vous?

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.