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"Bye bye, Disgrace Mugabe"

Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 16 novembre, la mise en résidence surveillée de Robert Mugabe, après le coup de force de l’armée zimbabwéenne. L’invitation de Saad Hariri en France. La stratégie de désinformation russe. Et des Britanniques jaloux des Français (of course).

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On commence cette revue de presse au Zimbabwe, où le président Robert Mugabe a été placé la veille en résidence surveillée, après le coup de force de l'armée.

«La prise de pouvoir de l’armée met un terme aux 40 ans de règne de Mugabe sur le Zimbabwe», titre The Financial Times, qui distingue deux camps dans les soubresauts qui agitent le pays - celui de Robert Mugabe, 93 ans, et de son épouse, Grace, et celui du chef des armées, Constantino Chiwenga, et du vice-président limogé, Emmerson Mnangagwa. Deux clans qui s’affrontent pour une lutte de pouvoir au sein du parti présidentiel, le Zanu-PF. Une lutte interne dont Die Burger, en Afrique du sud, a déjà désigné la grande perdante, Grace Mugabe, accusée par ses détracteurs de préparer une OPA sur la présidence. «C’est fini, Grace», annonce le quotidien sud-africain.

Pour l’heure, en tout cas, le flou persiste sur l’identité de ceux qui ont pris le contrôle du pays et qui sera amené à le diriger. «L’Etat c’est Mugabe», rappelle The Mail and Guardian, qui évoque «le sentiment d’irréalité» des Zimbabwéens, qui n’ont connu aucun autre dirigeant depuis l’indépendance de leur pays, en 1980. «Robert Mugabe parviendra-t-il une nouvelle fois à s’en sortir? Ne vendez pas encore la peau de l’ours», prévient le journal, qui se demande tout de même qui pourrait remplacer Mugabe s’il venait sa place, en évoquant «l’espoir de la population de voir émerger un nouveau leader, issu d’élections démocratiques, et choisi parmi des candidats énergiques. Lon espoir d’une économie qui ne serait plus aux mains d’une minuscule élite, d’une police qui protègerait plus qu’elle n’intimiderait, bref, d’un Zimbabwe qui se relèverait de ses cendres». «Mais l’espoir est une chose fragile, poursuit le quotidien sud-africain, qui voit en Mnangagwa «le remplaçant le plus probable de Mugabe». Le vice-président, qui a été pendant des décennies «le bras armé de Mugabe, l’homme des basses besognes, quand Mugabe jouait à l’homme d’Etat respectable devant les caméras. Celui qui a orchestré le massacre de Gukurahundi, en 1983, au cours duquel près de 20 000 personnes avaient été assassinées et coordonné la violente campagne contre l’opposition qui avait forcé Morgan Tsvangirai à abandonner la course à la présidentielle de 2008».

Un mot, également, de la proposition de la France d’accueillir Saad Hariri et sa famille. Paris assure qu’il ne s’agit pas d’un exil politique, mais d’un «acte d’amitié». Le Premier ministre libanais démissionnaire pourrait arriver «dans les prochains jours», d’après l’Elysée - une démarche saluée par L’Orient Le Jour, qui dit voir dans la diplomatie française «un véritable deus ex machina», qui aurait «contribué à stopper le climat d’escalade verbale entre le Liban et l’Arabie saoudite, qui avait débuté dans la journée par un durcissement manifeste de ton de la part du président de la République, Michel Aoun». Le chef de l’État libanais a accusé Riyad de «détenir» M. Hariri et sa famille depuis la démission de ce dernier, «ce qui est contraire à la convention de Vienne». «Il ne s’agit pas d’une démission, mais d’une agression contre le Liban, son indépendance et sa dignité», avait ajouté Michel Aoun, en rappelant que «le Premier ministre bénéficie d’une immunité diplomatique» conformément à cette convention. The Daily Star, pour sa part, évoque les efforts conjoints d’une diplomatie européenne «frustrée par le soutien affiché de Donald Trump à l’Arabie saoudite» - soutien perçu par les Européens comme étant susceptible de «déstabiliser les équilibres régionaux».

Les Européens s’inquiètent, aussi, des tentatives d’ingérence présumées de la Russie dans leurs affaires intérieures. D’après le Figaro, Theresa May et Mariano Rajoy «appellent l'Europe à ouvrir les yeux sur les manipulations venues (selon eux) de Russie». Les services britanniques auraient mis au jour plus de 150.000 comptes Twitter domiciliés en Russie, qui auraient contribué à faire avancer la cause du Brexit, dans les jours précédant le référendum de 2016, d'après une étude universitaire publiée par The Times . Tandis qu’à Madrid, le chef du gouvernement assure que Moscou a appuyé les sécessionnistes de Catalogne, Mariano Rajoy affirmant que la moitié des comptes Twitter pro-indépendantistes sont enregistrés en Russie, le reste venant notamment du Venezuela, très proche du Kremlin, dont il espère une aide d'urgence pour éviter la faillite. Ces accusations, en tout cas, alimentent les soupçons de «dezinformatsiya», cette désinformation russe qui ferait part intégrante de la stratégie «hybride» menée depuis Moscou contre l'Occident, qui consisterait à «faire douter le public occidental des faits établis» et à «discréditer les personnalités gênantes», selon le Figaro.

Un mot, pour terminer, de l’attribution de la coupe du monde de rugby 2023 à la France. Annoncée hier à Londres, la nouvelle, on l’a évoquée, a été accueillie avec liesse par la presse française - beaucoup moins par la presse anglo-saxonne, notamment The Guradian, qui lance: «Bravo la France, mais à quel prix pour la transparence et l’intégrité?». Mais de quoi le quotidien britannique peut-il bien parler? Du fait que la France l’aurait emporté sur l’Irlande et l’Afrique du sud en raison de ses moyens financiers. La mauvaise foi et la jalousie britanniques, of course.

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