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Le Kurdistan accepte l'interdiction juridique de proclamer son indépendance

Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a annoncé, mardi, qu'il respectera la décision de la justice fédérale irakienne sur l'unité de l'Irak et l'interdiction de la sécession de la région autonome.

Un peu moins de deux mois après le réferendum sur l’indépendance du Kurdistan, le gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK) a annoncé, mardi 14 novembre, qu'il respecterait la décision de la justice fédérale irakienne interdisant la sécession de la région autonome.

"Nous avons toujours insisté sur la recherche de solutions aux conflits entre les autorités fédérales et la région du Kurdistan par des moyens constitutionnels et légaux, et sur notre position connue qui accueille toutes les initiatives pertinentes (...), en ce qui concerne le règlement des différends sur la base de la Constitution, nous respectons l'interprétation de la Cour suprême fédérale du premier article de la Constitution irakienne", déclare le GRK dans un communiqué.

Et d'ajouter : "Nous pensons que cette décision doit devenir le point de départ d'un dialogue national ouvert entre Erbil et Bagdad pour résoudre tous les différends."

Deux mois de tensions

La Cour fédérale suprême a estimé, le 6 novembre dernier, qu'aucune région ou province ne pouvait faire sécession. Elle avait été saisie par le gouvernement central qui lui demandait de mettre fin à une "interprétation erronée" de la Constitution et de réaffirmer l'unité de l'Irak.

"Il s'agit d'un rétropédalage annoncé, précise Oriane Verdier, correspondante de France 24 à Erbil. Aujourd'hui, le gouvernement kurde reconnaît la décision de la justice fédérale, et c'est une manière pour lui de rappeler que cette même Constitution demande l'organisation d'un référendum pour savoir quelle autorité sera en charge de la ville disputée de Kirkouk".

Le 25 septembre dernier, le leader kurde Massoud Barzani avait organisé un référendum d’indépendance. Ce vote avait déclenché une crise sans précédent entre Erbil et Bagdad.

Aussitôt après les résultats, le gouvernement central irakien avait envoyé ses troupes reprendre le contrôle de toutes les zones situées hors de la région autonome, comme Kirkouk, et dont les combattants kurdes avaient pris le contrôle depuis 2003. En quelques jours, la quasi-totalité de ces territoires sont repassés aux mains de Bagdad.

Avec Reuters et AFP