Le Venezuela a réuni lundi une partie de ses créanciers à Caracas, avec l'espoir de négocier avec eux de nouvelles conditions pour sa dette, sans trouver d'accord. Une agence de notation financière a déclaré le pays "en défaut partiel" sur sa dette.
La réunion à Caracas de créanciers internationaux du Venezuela, pour tenter de renégocier la dette du pays et lui éviter le tant redouté défaut de paiement, s'est achevée lundi 13 novembre sans accord.
Le gouvernement a malgré tout qualifié ce rendez-vous, d'à peine 25 minutes, de "succès retentissant", dans un communiqué. Les créanciers sont quant à eux sortis déçus de cette réunion tenue à huis clos.
"Ils ont dit qu'ils allaient former des groupes techniques pour évaluer les propositions de renégociation de la dette à court et moyen terme. Mais ils n'ont donné aucun détail concret sur leurs projets, sur ce qu'ils espèrent", a raconté Geronimo Mansutti, du courtier Rendivalores, évoquant la présence à la réunion de 300 investisseurs ou de leurs représentants. "La réunion a été très mauvaise", a-t-il résumé.
Selon plusieurs participants, les parties se sont engagées à se revoir prochainement, mais sans fixer de date.
Quelques heures après cette réunion, l'agence de notation financière S&P Global Ratings a annoncé qu'elle déclarait le Venezuela "en défaut partiel" sur sa dette. Elle est la première à déclarer le pays en défaut partiel. L’agence dit avoir pris sa décision à l'issue d'une période de grâce de 30 jours sur le paiement de deux obligations.
Vers une faillite?
Dans des déclarations diffusées lundi soir sur la télévision d'État VTV, le vice-président Tareck El Aissami, qui a présidé cette rencontre, a pourtant affirmé que le Venezuela était "blindé" mais a accusé les sanctions infligées par les États-Unis d'avoir provoqué les retards de paiement. Selon les autorités, 414 créanciers, soit 91 % des détenteurs de dette, ont répondu à l'invitation du président socialiste Nicolas Maduro, fragilisé depuis des mois par une profonde crise économique et politique.
Mais l'agence Bloomberg a indiqué qu'aucun des investisseurs étrangers qu'elle a contactés la semaine dernière n'envisageait d'aller à Caracas.
Le Venezuela veut restructurer, c'est-à-dire rééchelonner les remboursements voire diminuer ou effacer des créances sa dette extérieure, estimée à 150 milliards de dollars, car il ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d'ici la fin de l'année, puis 8 milliards en 2018.
Mais les négociations sont compliquées par les récentes sanctions de Washington, qui interdit à ses banques et à ses citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords avec le gouvernement vénézuélien. Selon Caracas, 70 % des créanciers sont nord-américains.
Avec AFP