
La présidente de l’Assemblée Constituante du Venezuela, Delcy Rodriguez, a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis Caracas. Elle revient notamment sur la situation politique et économique du pays, alors que le Venezuela aborde ce lundi une série de rendez-vous cruciaux avec ses créanciers internationaux.
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 à Caracas, la présidente de l’Assemblée Constituante du Venezuela, Delcy Rodriguez, nie que son pays se trouve en cessation de paiements et se dit optimiste sur une renégociation de la dette extérieure du pays dans les prochains mois. "Le Venezuela a demandé la restructuration de sa dette et cela va marcher", affirme-t-elle à Marc Perelman, de France 24. "Oui, il y a de l’inflation, mais elle est induite par certains secteurs économiques marqués par le plan de restructuration". Fragilisé depuis des mois par une profonde crise économique et politique, le président Nicolas Maduro a convoqué ce lundi 13 novembre à Caracas une réunion de créanciers internationaux pour tenter de renégocier la dette du pays, estimée à 150 milliards de dollars.
Concernant les violences qui ont fait plus de 120 morts ces derniers mois, la numéro deux du régime refuse les affirmations de l’ONU, selon lesquelles ce sont avant tout les forces de sécurité qui en sont responsables, soulignant que ces violences ont cessé depuis l’élection de l'Assemblée nationale constituante fin juillet.
Cette Assemblée, dont la légalité est contestée par l’opposition, par de nombreux pays dans la région et en Occident, a permis au pouvoir de ramener le calme, "d’apporter une paix durable et profonde", selon Delcy Rodriguez, qui s’indigne des sanctions appliquées par les Occidentaux et leurs alliés depuis ces élections, s’en prenant particulièrement au président argentin Mauricio Macri et à sa proposition d’embargo pétrolier sur le Venezuela. "Grâce aux sanctions, le Venezuela est en train de rompre avec l’hégémonie des États-Unis et du dollar dans notre pays", affirme Delcy Rodriguez.
Delcy Rodriguez, affirme enfin que les États-Unis ont l’intention d’intervenir "militairement" au Venezuela. Selon la numéro deux du régime, Washington "invente une crise humanitaire" dans le pays afin de justifier une action militaire. C’est pourquoi elle dénonce une "manipulation" et nie farouchement toute crise humanitaire, malgré la détérioration très nette des conditions de vie pointée par nombre d’organisations internationales, allant jusqu’à les accuser de mensonges.