Au menu de cette revue de presse française, lundi 6 novembre, les nouvelles révélations du Consortium international des journalistes d’investigation sur les paradis fiscaux, les "Paradise Papers". La nouvelle conférence sur le climat à Bonn, en Allemagne. Et le débat, en France, sur "l’écriture inclusive".
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre i Phone ou sur tout autre mobile . Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook …
Au menu de cette revue de presse française, les nouvelles révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) sur les paradis fiscaux. Une enquête intitulée "Paradise Papers", à laquelle a contribué le Monde. Dix-huit mois après les "Panama Papers", le journal révèle comment des entreprises comme Nike et Apple, mais aussi des multinationales françaises, dont les noms n’ont pas encore été révélés et des personnalités publiques, comme la reine d’Angleterre ou encore le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, ont pu se soustraire à l’impôt en toute légalité, ou du moins aux frontières de la légalité, grâce à des schémas très sophistiqués dits d’"optimisation fiscale" - ce qu’en langage moins feutré on appelle l’évasion fiscale. Une enquête qui prouverait l’existence d’un " monde à part, où l’impôt n’existe pas", selon le Monde, "un monde réservé aux élites du XXI e siècle, un monde qui souligne le problème de l’équité fiscale et du partage de l’impôt entre des contribuables qui ont le pouvoir d’y échapper et d’autres qui ne peuvent agir sur leur facture fiscale. Un monde qui se joue des tentatives de régulation des États".
D’après le Monde, l’enquête du CIJI repose sur plus de 13 millions de documents, envoyés par une source anonyme au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, qui les a partagés avec ses confrères. Une somme d’informations énorme, qui a nécessité la collaboration de près de 400 journalistes dans le monde entier, épaulés eux-mêmes par des experts pour décortiquer et analyser ces données, issues de trois sources différentes. Plus de la moitié seraient des documents internes du cabinet d’avocats Appleby, considéré comme le nec plus ultra de la finance offshore, spécialisé dans les montages sophistiqués, l’autre grande source étant les registres de sociétés domiciliées dans 19 paradis fiscaux, les Bahamas, le Liban, Malte ou encore les îles Caïmans.
C’est aussi un problème global : la lutte contre le réchauffement climatique est au menu de la nouvelle conférence qui s’ouvre aujourd’hui à Bonn, en Allemagne. Ce nouveau rendez-vous permettra-t-il de "passer (enfin) aux actes ?", s’interroge La Croix, qui explique que "le but immédiat est de réduire notre dépendance aux déchets que nous produisons, notamment les gaz mais aussi de penser autrement la satisfaction de nos besoins de consommation – de se poser la question de l’être". Pour l’occasion, le journal s’est rendu aux îles Fidji, ce pays d’Océanie qui se trouve dans le Pacifique Sud, au cœur d’une région particulièrement concernée par réchauffement climatique, et qui va d’ailleurs présider cette COP23. "Avant la fin du siècle, annonce La Croix, des îles entières vont devoir être abandonnées par leurs populations". Un exil qui signifie aussi la disparition de myriades d’ethnies, de langues et d’histoires. Les responsables de ces disparitions annoncées ? "Les lobbies financiers, des banques et les énergies fossiles", accuse pêle-mêle L’Humanité, qui voit dans "la loi du profit" la principale cause de la pollution et du réchauffement climatique et demande aux négociateurs qui vont se retrouver aujourd’hui à Bonn de "faire le ménage dans leurs instances". En 2016, rappelle l’Huma, l’industrie du gaz a consacré près de 100 millions d’euros à son action de lobbying.
Les Échos proposent que les principaux pollueurs soient dénoncés publiquement. Dans le sillage de la mobilisation contre le harcèlement et les agressions dont sont victimes les femmes, autour du hashtag "#balancetonporc", le journal, qui se dit " modérément optimiste" quant aux résultats de la conférence de Bonn, propose que la Convention pour le climat commence par "mettre chacun devant ses responsabilités, en élaborant par exemple des stress tests climatiques, puis en publiant des indicateurs simples de conduite écologique". Le but étant de "permettre à l’opinion publique mondiale de dénoncer et condamner, sur le modèle du 'name and shame' anglo-saxon, les sabordeurs de la planète". "Peut-être un #BalanceTonPollueur permettrait-il, là aussi, de rendre transparent ce qui était caché".
Un mot, pour terminer, de l’épineux débat, en France, sur "l’écriture inclusive", cette méthode de rédaction qui s’appuie sur un langage non sexiste, ou "épicène", en langage savant, dans le but de promouvoir l’égalité des genres. Le sujet soulève les passions depuis la publication cet automne d’un manuel scolaire appliquant des règles grammaticales supposées donner "plus de visibilité" au genre féminin, l’Académie parlant même de "péril mortel" pour la langue française. Libération, lui, estime que l’affaire "mérite mieux que (des) jugements à l’emporte-pièce", et propose d’en débattre. Certains ont une idée bien arrêtée sur le sujet, notamment la secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, Brigitte Grésy, qui assure que depuis qu’elle pratique l’écriture inclusive, elle "ne voit plus un monde uniforme mais (un monde) riche des deux sexes", tandis que l’académicien Marc Lambron dit surtout voir dans cette affaire "le symptôme d’enfants gâtés de démocraties saisies par la tentation suicidaire".
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.