Les autorités ont remis en liberté 140 détenus de la prison d'Evine, à Téhéran, qui avaient été arrêtés lors des manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. Près de 200 personnes sont encore en détention.
AFP - Les autorités iraniennes ont libéré mardi 140 détenus de la prison d'Evine à Téhéran, qui avaient été arrêtés lors des manifestations de protestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, a annoncé un membre d'une commission parlementaire.
"Nous avons eu une réunion avec le procureur de Téhéran Saïd Mortazavi et 140 personnes arrêtées lors des récents événements ont été libérés", a déclaré le député Kazem Jalali, qui s'est rendu à la prison d'Evine, dans un communiqué cité par l'agence de presse Isna.
Environ 200 personnes restent en détention dont 50 "hommes politiques, des membres de groupes antirévolutionnaires et des étrangers", a-t-il ajouté. "Le procureur considère que certains des (50) ont fomenté les émeutes" et que les 150 autres détenus ont été directement impliqués dans les violences, selon lui.
M. Jalali a précisé que selon le procureur de Téhéran les 150 détenus "étaient armés et ont vandalisé des biens publics. Nous espérons qu'ils seront rapidement inculpés pour être jugés".
Une commission parlementaire a été formée sur ordre du président du Parlement, Ali Larijani, pour évaluer la situation dans les prisons et libérer ceux dont le maintien en détention n'est pas justifié.
Selon les chiffres publiés par les médias officiels, entre 1.000 et 2.000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations de protestation contre les conditions de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.
Le vice-président de la commission parlementaire, Farhad Tajari, a annoncé qu'un des dirigeants réformateurs détenus à Evine, Saïd Hajjarian, un conseiller de l'ex-président Mohammad Khatami, "serait prochainement libéré".
Le journal réformateur Sarmayeh avait rapporté, en citant des propos de l'épouse du détenu, que sa vie était en danger. "Il était pâle (...) très faible et profondément déprimé. Il dégageait une odeur répugnante et disait qu'on l'avait obligé à rester en plein soleil pour faire pression sur lui, a déclaré Mme Vajiheh Marsousi après avoir rencontré son époux, selon Sarmayeh.