
Une manifestation contre l'abattage d'un troupeau à Les-Bordes-sur-Arize, le 11 décembre 2025. © Matthieu Rondel, AFP
L'abattage du troupeau de 200 vaches a débuté vendredi 12 décembre dans l'élevage d'Ariège, où un cas de dermatose bovine a été détecté.
Après deux jours d'une mobilisation agricole visant à éviter l'euthanasie du bétail, les services vétérinaires ont pu se rendre dans l'étable, située dans le village des Bordes-sur-Arize, escortés par la gendarmerie, qui a délogé jeudi soir par la force quelques centaines de manifestants.
Aux alentours de 10 h 30, les premières vaches abattues ont commencé à être chargées par un engin dans un des camions benne, a constaté le journaliste de l'AFP.
Zone d'obligation vaccinale étendue
Le gouvernement a par ailleurs étendu vendredi par arrêté les zones de vaccination obligatoire en Occitanie face "à la dégradation soudaine de la situation sanitaire" après l'apparition de cas dans le Sud-Ouest.
Mardi, un cas de dermatose nodulaire contagieuse avait été détecté en Ariège. Le lendemain, un autre l'a été dans les Hautes-Pyrénées. Ce sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025.
Autour de ces deux foyers, une nouvelle zone réglementée est instaurée et le gouvernement a étendu la zone vaccinale.
Apparue en juin en France, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est non transmissible à l'humain mais peut entraîner la mort des animaux.
Incidents entre forces de l'ordre et manifestants
La levée du blocage de la ferme où se trouvait un cas de dermatose a été émaillée d'incidents entre les forces de l'ordre et les manifestants, essentiellement des fermiers affiliés à la Coordination rurale ou à la Confédération paysanne, mais aussi quelques militants "d'ultragauche", selon le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez.
Quatre personnes ont été interpellées jeudi soir lors de l'intervention des gendarmes pour prendre le contrôle de cette ferme, mais une seule restait en garde à vue vendredi matin, selon le parquet de Foix.
"On agit pour éviter qu'il y ait une maladie qui se propage qui causerait des dégâts terribles dans l'élevage bovin", a déclaré sur RTL Laurent Nuñez.
Les manifestants préfèrent un ciblage des bêtes
Pour Guilhem Boudin, 56 ans, ancien céréalier en Ariège, l'un des rares manifestants présents vendredi matin autour de la ferme, "on est en train de faire quelque chose de stupide. Une bête était réellement malade. Elle est morte et au lieu de faire un ciblage en fonction des bêtes malades et d'abattre au fur et à mesure, ils veulent tout abattre", a-t-il regretté.
Vendredi matin, il n'y avait plus qu'une dizaine de manifestants mais plus aucun tracteur à proximité de la ferme, dont l'accès est toujours restreint par plusieurs véhicules de la gendarmerie mobile.
Avec AFP
