Deux kamikazes ont tué au moins six personnes dimanche, à Kirkouk, ville au cœur des tensions entre les autorités kurdes et irakiennes. La double attaque a été perpétrée sur un boulevard où se trouvent de nombreux commerces et administrations.
Au moins six personnes ont été tuées, dimanche 5 novembre, dans une double attaque-suicide dans le centre de Kirkouk, en Irak, a indiqué un responsable des services de sécurité. La ville avait été reprise par les forces fédérales irakiennes aux Kurdes moins de trois semaines plus tôt.
La première attaque a été perpétrée par un kamikaze conduisant une voiture piégée et la seconde par un homme portant une ceinture d'explosif, a précisé la même source sous le couvert de l'anonymat. Au moins 12 personnes ont été blessées dans ces deux explosions, qui se sont produites à un quart d'heure d'intervalle.
La double attaque a eu lieu sur le boulevard Atlas, une importante artère de cette ville de près d'un million d'habitants où se trouvent de nombreux commerces et administrations. Selon le responsable de la sécurité, cité par l'AFP, cette attaque a eu lieu près d'un ancien poste de police désormais utilisé par une brigade militaire chiite ayant participé à la reprise des zones disputées entre les autorités irakiennes et les Kurdes. Mais selon Reuters, qui cite le ministère irakien de l'Intérieur, l'attentat visait une mosquée chiite.
Kirkouk, convoitée par Bagdad et Erbil
Kirkouk a été au cœur des tensions entre Bagdad et Erbil depuis la tenue, le 25 septembre, d'un référendum d'indépendance organisé contre l'avis de Bagdad dans la région autonome et au-delà, notamment dans la province disputée de Kirkouk.
Moins d'un mois plus tard, le 16 octobre, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes entraient en mouvement et reprenaient la quasi-totalité des zones disputées.
Ces zones dépendent, selon la Constitution, du pouvoir central de Bagdad mais leur statut doit encore être discuté au cours de négociations à venir. Depuis l'invasion américaine de 2003 et dans le sillage du chaos créé en 2014 par la percée jihadiste, les peshmerga en avaient de fait pris le contrôle.
Avec AFP