Le président russe a entamé, mercredi, une visite en Iran sur fond de tensions entre les États-Unis et la République islamique au sujet de l'accord sur le nucléaire. Vladimir Poutine a appelé tous les signataires à respecter leurs engagements.
Vladimir Poutine, en visite en Iran, et son homologue Hassan Rohani ont appelé mercredi 1er novembre toutes les puissances signataires de l'accord international de juillet 2015 sur le nucléaire iranien à respecter leurs engagements.
La déclaration, également signée par le président de l'Azerbaïdjan, a été adoptée à l'issue d'un sommet trilatéral qui s'est tenu à Téhéran sur fond de tensions renouvelées entre les États-Unis et la République islamique.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a également reçu le président russe, dont il a salué la forte personnalité. "S’ils œuvrent ensemble, l’Iran et la Russie peuvent isoler les États-Unis" a-t-il affirmé d’après la télévision iranienne.
Le président iranien a déclaré, quant à lui, la coopération russo-iranienne "nécessaire pour restaurer la paix en Syrie et enrayer la menace terroriste dans la région".
Pour le chercheur à l'Iris et spécialiste de l'Iran, Thierry Coville, cette alliance est avant tout "pragmatique". "Les deux pays ont des intérêts communs sur la Syrie, l’opposition aux États-Unis, ainsi que des intérêts économiques". Cette alliance se trouve renforcée par l'"absence de politique occidentale claire vis-à-vis de la Syrie".
La visite de Poutine est "très importante"
La visite de Vladimir Poutine intervient surtout au lendemain de l'annonce par le Trésor américain de nouvelles directives mettant en œuvre une loi promulguée en août par Donald Trump. Un texte qui institue de nouvelles sanctions contre la Russie et l'Iran, deux pays que cette loi qualifie d'"adversaires de l'Amérique".
La Russie, qui vend des armes à l'Iran au grand dam de Washington, dénonce régulièrement l' "unilatéralisme" des États-Unis et le recours des Américains aux sanctions économiques pour faire avancer leurs objectifs de politique étrangère.
La visite de Poutine est "très importante", a souligné un membre de l'administration iranienne ayant requis l'anonymat. "Elle montre la détermination de Téhéran et de Moscou à renforcer leur alliance stratégique (...) qui va façonner l'avenir du Moyen-Orient. Russie et Iran font tous deux l'objet de pressions américaines (...) Téhéran n'a pas d'autre choix que de s'en remettre à Moscou pour les alléger", a-t-il ajouté.
Discussions entre état-major russe et iranien sur la Syrie
Le conflit en Syrie était également au menu des discussions. La Russie et l'Iran sont les principaux soutiens étrangers aux autorités de Damas face aux différents groupes rebelles.
Selon l'agence Irna, le général Valéri Guerassimov, chef d'état-major de l'armée russe, a précédé Vladimir Poutine à Téhéran et a discuté en matinée avec son homologue iranien, le général Mohammad Bagheri de "la Syrie (...) et de la lutte contre le terrorisme". Sur ce point, le président russe a souligné que la situation évoluait de façon positive en Syrie et ajouté qu'aucun pays ne pouvait régler seul la crise.
La visite russe aura aussi été l’occasion de développer la coopération économique avec les Iraniens. Le géant russe des hydrocarbures Rosneft a annoncé avoir signé avec la société publique pétrolière iranienne Nioc une "feuille de route" pour la mise en œuvre de projets communs dans le domaine de la production de pétrole et de gaz en Iran.
Avec AFP et Reuters