Les soldats américains continueront de prêter assistance aux troupes locales au Niger malgré la mort de quatre d'entre eux, a indiqué lundi le chef d'état-major américain, qui a précisé les conditions de l'embuscade dont ils ont été victimes.
"Notre intention est de continuer les opérations [au Niger]", a affirmé lundi 23 octobre le chef d'état-major américain, Joe Dunford, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a fourni de nouveaux détails sur l'attaque menée le 4 octobre par des combattants liés au groupe État islamique contre des militaires américains.
Quatre soldats américains sont morts, ainsi que cinq soldats nigériens, qui patrouillaient avec eux dans l'ouest du pays, a-t-il révélé. Le précédent bilan nigérien était de quatre morts.
L'accrochage s'est produit en milieu de matinée, lorsqu'une patrouille de reconnaissance composée de douze soldats américains des forces spéciales et de trente soldats nigériens revenait du village de Tongo Tongo, situé à une centaine de kilomètres de Niamey, près de la frontière avec le Mali, a raconté le général Dunford.
Attaque menée par une cinquantaine de combattants de l'EI
Ils ont été attaqués par un groupe de cinquante combattants affiliés au groupe État islamique (EI) équipés de petites armes à feu, de grenades et de véhicules armés.
Les forces spéciales n'ont appelé des renforts qu'après une heure de combat, a précisé le chef d'état-major, laissant entendre que la patrouille américano-nigérienne pensait initialement pouvoir venir à bout de ces combattants.
Prévenue par l'armée américaine, la France – partenaire des États-Unis dans la lutte contre les groupes islamistes au Sahel – a immédiatement alerté une unité de Mirage 2 000 qui est arrivée une heure plus tard sur les lieux.
Puis des hélicoptères français sont arrivés "plus tard dans l'après-midi" et ils ont évacué les blessés et les morts, dont trois Américains. Le corps de la quatrième victime américaine, le sergent La David T. Johnson, 25 ans, n'a été retrouvé qu'après deux jours de recherches.
Renforcement de la présence militaire des États-Unis en Afrique
Une double enquête est en cours pour comprendre ce qui s'est passé sur le terrain : par le commandement américain en Afrique (AFRICOM) et par la police fédérale (FBI) qui s'intéresse à l'aspect anti-terroriste de l'incident.
Mais le général Dunford a souligné que les soldats américains n'accompagnaient les militaires nigériens sur le terrain que parce qu'un affrontement avait été jugé "improbable".
Même si la présence de soldats américains en Afrique est peu connue de l'opinion publique américaine, les États-Unis ont 6 000 hommes déployés dans 53 pays du continent, notamment au Tchad, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, en Somalie, en Ouganda, au Rwanda et au Kenya.
Il s'agit de la deuxième zone d'intervention dans le monde des Forces spéciales américaines, après le Proche-Orient. Ces unités d'élites y sont chargées de former les militaires locaux à la lutte anti-terroriste. Ils ne sont pas sensés partir en mission avec les militaires locaux quand il y a un risque de combat, a souligné le général Dunford.
Les États-Unis envisagent de renforcer leur posture militaire sur le continent pour traquer les jihadistes du groupe État islamique (EI) qui cherchent à se repositionner après la chute de leur "califat" aux confins de la Syrie et l'Irak, selon plusieurs responsables américains.
Avec AFP