
Après la libération de la parole, place aux actions.
Depuis les révélations du New York Times et du New Yorker sur l’affaire Weinstein, les témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel de la part du producteur s’amoncellent. Brisant ainsi la loi du silence à Hollywood, mais aussi au-delà des frontières du petit monde pailleté du cinéma. En France par exemple, le hashtag #Balancetonporc lancé par la journaliste Sandra Muller a été tweeté plus de 150 000 fois en trois jours, d’après des statistiques de la plateforme Visibrain.
Et si la parole se libère autour des comportements abusifs et des agressions sexuelles, il est temps de penser aux actions qui permettront d’y mettre fin. Alors qu’Emmanuel Macron annonçait lors de son grand oral dimanche soir sur TF1 plusieurs dispositions pour lutter contre le harcèlement à l’échelle de la France, la productrice de cinéma Kathleen Kennedy, elle, a proposé des solutions pour faire changer les comportements au sein de l’industrie hollywoodienne.
Tolérance zéro à Hollywood
Lors du gala Elle Women in Hollywood Awards qui s’est tenu à Los Angeles le lundi 16 octobre, la présidente des studios Lucasfilm ("Star Wars", "Indiana Jones") a prononcé un discours (retranscrit en intégralité par le Hollywood Reporter) dans lequel elle évoque la création d’une commission chargée de mettre en place des "protections" contre le harcèlement sexuel.
"Une commission pour transformer l'industrie du cinéma et développer de nouvelles protections"
Composée de "spécialistes du management, d’avocats, de sociologues, de psychologues, de militants féministes mais aussi de personnes qui travaillent dans le monde du cinéma et de la télévision", Kathleen Kennedy explique que "l’objectif de cette commission serait de transformer notre industrie" pour que s'applique une politique de tolérance zéro : "Les organisations qui constituent l’industrie cinématographique américaine – les studios, les syndicats, les agences d’artistes – doivent immédiatement convoquer une commission chargée de développer de nouvelles protections contre le harcèlement sexuel et les abus."
Kathleen Kennedy espère ainsi "faire de l’industrie du film un exemple, un modèle d’autorégulation que d’autres secteurs pourraient imiter, parce que bien-sûr ce genre de comportements sont épidémiques dans chaque secteur de l’industrie à travers notre société. Et nous devons agir pour changer ça. Nous aurions du agir depuis longtemps, il est temps de s’y mettre". L’actrice Jennifer Lawrence, qui prenait la parole sur la même scène quelques minutes plus tard, a immédiatement apporté son soutien à cette proposition. Pourvu que d’autres suivent.
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