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Le Parti libéral de Jean Charest reconduit au pouvoir

Avec au moins 43 % des voix, le Parti libéral de Jean Charest a remporté les élections visant à renouveler le Parlement du Québec. Au pouvoir depuis 2003, le leader retrouve la majorité qu'il avait perdue lors du scrutin de 2007.

AFP - Le parti libéral (PLQ) du Premier ministre sortant Jean Charest a remporté lundi les élections législatives au Québec et sera majoritaire à l'assemblée de la province francophone canadienne, ont annoncé les chaînes de télévision sur la base de projections.

Sa victoire fait de M. Charest le premier chef de gouvernement à remporter au moins trois élections de suite dans la province francophone depuis Maurice Duplessis, au pouvoir de 1936 à 1939 puis de 1944 à sa mort en septembre 1959.

Selon des résultats officiels encore partiels, les libéraux de M. Charest étaient crédités de 43% des suffrages, contre 34% aux indépendantistes du Parti québécois (PQ) et 16% à l'Action démocratique du Québec de Mario Dumont (ADQ, droite).

Le PQ de Pauline Marois parvient à retrouver la seconde place sur l'échiquier politique québécois, que lui avait ravie l'Action démocratique du Québec lors des précédentes élections, en mars 2007. L'ADQ se trouve réduite cette fois-ci à la portion congrue.

En retrouvant une majorité qu'il avait perdue lors du scrutin de mars 2007, M. Charest a remporté son pari. Il avait provoqué ce scrutin anticipé en affirmant avoir besoin d'un "mandat fort" pour faire face à la "tempête" provoquée par la crise économique mondiale.

"L'économie est un enjeu qui transcende tous les autres", avait-il encore plaidé dimanche.

Environ 70% des Québécois étaient hostiles à ces élections anticipées et l'opposition a accusé M. Charest de les avoir déclenchées uniquement par opportunisme politique car les sondages lui étaient favorables.

Mais l'électorat lui a finalement donné raison, si les résultats de la chaîne publique Radio-Canada et du réseau TVA se vérifient.

La campagne, qui n'a pas passionné les foules, a été éclipsée dans sa dernière ligne droite par une grave crise politique à Ottawa qui a peut-être servi M. Charest.

La crise oppose le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper à l'opposition qui a formé une coalition pour le remplacer. M. Harper a évité d'être renversé en ayant recours à une méthode exceptionnelle, la suspension du parlement jusqu'à la fin janvier. Mais l'opposition demeure résolue à provoquer sa chute.

M. Charest avait tiré argument de ces péripéties pour appeler les électeurs du Québec à lui confier un mandat majoritaire.

Pour la première fois depuis près de 40 ans, l'indépendance du Québec, province majoritairement francophone de 7,6 millions d'habitants, n'a pas été un enjeu de la campagne. Le Parti québécois a renoncé à s'engager à organiser rapidement un référendum sur l'indépendance de la province s'il revenait au pouvoir lors de ces élections.

Les partisans de l'indépendance avaient failli l'emporter lors d'un référendum en 1995 et le soutien à la "souveraineté" a baissé depuis, mais se maintient autour de 40%.

A sa dissolution, le 5 novembre, l'Assemblée nationale comptait 48 députés du parti libéral, 39 de l'ADQ, 36 du PQ et deux sièges vacants.