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Les forces du régime entrent à Mayadine, un fief de l'EI en Syrie

Les forces du régime syrien sont entrées vendredi dans la ville de Mayadine, l'un des derniers bastions du groupe État islamique (EI) en Syrie, à la faveur d'une vaste offensive soutenue par l'aviation russe.

C'est une percée importante. Les forces du régime syrien sont entrées vendredi 6 octobre dans la ville de Mayadine, l'un des derniers bastions du groupe État islamique (EI) en Syrie, à la faveur d'une vaste offensive soutenue par l'aviation russe.

Mayadine a été décrite vendredi par une source militaire syrienne comme la "capitale sécuritaire et militaire" de l'EI dans la province pétrolière de Deir Ezzor (est), dont la capitale éponyme est aussi sous le coup d'une offensive contre les jihadistes.

"Avec le soutien de l'aviation russe, les forces du régime sont entrées à Mayadine, et contrôlent des bâtiments dans l'ouest de la ville", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Dernier carré des jihadistes

C'est notamment à Mayadine et Boukamal, deux villes situées dans la vallée de l'Euphrate qui s'étend jusqu'à la frontière irakienne, que les jihadistes ayant fui Raqqa (nord), où l'EI est acculé dans son dernier carré, ont trouvé refuge.

La ville de Raqqa est en effet la cible d'une offensive menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), des combattants kurdes et arabes soutenus par une coalition internationale conduite par Washington.

L'EI contrôle Mayadine, située à une quarantaine de kilomètres au sud de Deir Ezzor, depuis 2014, année où le groupe extrémiste avait conquis de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak.

"Coup sévère"

Pour la source militaire syrienne, la perte de la ville représenterait un "coup sévère" pour l'organisation ultraradicale.

L'un des objectifs des forces du régime est d'arriver jusqu'au champ pétrolier d'Al-Omar, au nord-est de Mayadine, selon l'OSDH. Avant d'être détruit en octobre 2015 par des raids de la coalition internationale, ce champ pétrolier rapportait aux jihadistes entre 1,7 et 5,1 millions de dollars par mois (1,5 et 4,6 millions d'euros), selon la coalition.

Les jihadistes, qui contrôlent toujours plus de la moitié de la province de Deir Ezzor, sont sous le coup de deux offensives distinctes pour les en déloger de la part des forces du régime et des FDS. L'organisation ultraradicale a perdu une grande partie des vastes régions conquises en Irak et en Syrie en 2014.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Avec AFP