
Christine Rivière, mère d'un jeune Français devenu "émir" dans les rangs de l'organisation État islamique, a été condamnée à 10 ans de prison vendredi. En 2013 et 2014, elle avait rendu visite trois fois à son fils en Syrie.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Vendredi 6 octobre, Christine Rivière, la mère d'un "émir" jihadiste convertie à la cause de son fils, a été
condamnée vendredi 6 octobre à la peine maximale de 10 ans de prison par
le tribunal correctionnel de Paris.
La présidente a jugé que l'accusée, arrêtée en 2014 après trois séjours en Syrie, avait démontré un "engagement sans faille" sous la bannière de l'organisation devenue par la suite l'État islamique (EI) et qu'elle avait "contribué au
renforcement logistique" du groupe.
"Au lieu de chercher à désengager votre fils, il apparaît au contraire que vous l'avez encouragé", a déclaré la magistrate, qui lui a également reproché d'avoir joué les agents recruteurs auprès de jeunes candidates au jihad.
Pionnier des filières françaises en Syrie
Ce faisant, elle a balayé la version de Christine Rivière qui, lors de l'instruction et à l'audience de jeudi, a dit avoir seulement voulu rendre des "services" et accompagner son cadet, Tyler Vilus, un pionnier des filières françaises en Syrie.
La peine, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, est conforme aux réquisitions du procureur, qui a regretté devant le tribunal de ne pouvoir aller au-delà de 10 ans, le maximum encouru pour le chef d'"associations de malfaiteurs" terroriste. Le ministère public a dénié à l'accusée le rôle de "mère courage" qui aurait agi par amour pour son fils .
"Mamie jihad"
L'enquête et l'audience ont mis en lumière la relation fusionnelle entre Tyler Vilus et Christine Rivière, née en 1965 dans une famille de forains et convertie en 2011-2012 à un islam radical dans le sillage de son deuxième enfant.
Lors de l'instruction, celle que les enquêteurs ont surnommée "mamie jihad" a déclaré avoir effectué ses séjours en Syrie, entre l'été 2013 et le mois d'avril 2014, pour rester auprès de lui jusqu'au probable "martyre".
Après un passage par la Tunisie, Tyler Vilus a gravi les échelons dans la hiérarchie jihadiste, jusqu'à être élevé au rang d'"émir" à la tête d'un groupe de combattants francophones.
Arrêté en juillet 2015 en Turquie et aujourd'hui détenu en France, il est soupçonné d'avoir connu en Syrie des membres de la cellule qui a planifié et commis les attentats sanglants du 13 novembre 2015.
Avec AFP